Condamnée en 2017 par le tribunal correctionnel de Dunkerque (59) à 30 000 euros d'amende pour exercice illégal de la médecine entre 2012 et 2015, la société E-Ophta, dénommée Ophta City, a été relaxée devant la cour d’appel de Douai (59). La décision a été rendue par un arrêt du 15 mai 2018.

Interrogé par Acuité, Régis Poussin, co-fondateur d’Ophta City, nous a fait part de son « soulagement » : « C’est une décision logique. Toute décision contraire aurait été à l’encontre du sens de l’histoire. Notre souhait est de donner toute sa place à l’opticien de santé. D’après les conclusions de la cour d’appel, on ne peut plus affirmer que les mesures et les tests utilisés par Ophta City dans le cadre de leurs examens visuels relèvent de la catégorie d’actes médicaux ».

De son côté, Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), conteste cette décision. « Nous avons déposé un pourvoi en cassation. Nous ne sommes pas d’accord avec les décisions du jugement », nous a-t-il fait savoir.

Rappelons que pour remédier à des délais d’attente en ophtalmologie qui s’élèvent à plus d’un an à Dunkerque, la société, créée en 2012 par deux optométristes, a mis en place « un réseau d'ophtalmologistes européens à distance qui établit une consultation de screening et une ordonnance prise en conséquence ». Selon ses dirigeants, elle se base sur un « modèle innovant consistant à combiner l’optométrie et l’e-santé à l’échelon européen qui constitue un véritable facilitateur d’accès aux soins résolument innovant au service de la santé visuelle ».

En pratique, les examens de vue sont réalisés par des opticiens-optométristes qui transmettent les résultats aux praticiens notamment à Dunkerque, en Belgique ou en Espagne. Après analyse des données, un compte-rendu peut être fourni dans un délai de 15 jours maximum (adultes et enfants de plus de 12 ans sans antécédents pathologiques), et la délivrance de lunettes ou de lentilles presque dans la foulée.