Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) annonce que 155 postes contre les 240 demandés ont été attribués à l’ophtalmologie à l’épreuve classante nationale (ECN) (+13 par rapport à 2017). « C’est plus que l’an dernier, mais cela reste insuffisant. Nous sommes la spécialité la plus en déficit, et pourtant nous ne sommes accessibles qu’à seulement 30% des futurs médecins lors du choix de leur spécialité », déplore le Dr. Thierry Bour, président du Snof.

Des délégations de tâches nécessaires mais pas suffisantes

Pour le syndicat, malgré la délégation de tâches (aux orthoptistes, infirmières…), il est « primordial » de former davantage d’ophtalmologistes au regard des enjeux en matière de délais d’attente et d’accès aux soins. Les chiffres l’attestent : 2 500 praticiens devraient arrêter leur activité dans les 10 ans et un sur deux n’est pas remplacé lors de son départ à la retraite.

« Les ophtalmologistes se sont mis en ordre de bataille pour optimiser la prise en charge des Français grâce à la délégation de tâches. Mise en place par 60%** des ophtalmologistes, elle commence déjà à porter ses fruits, mais elle doit être absolument soutenue par une augmentation du numerus clausus de la spécialité », souligne le Dr. Thierry Bour.

Et de conclure : « La situation sanitaire risque de devenir insupportable pour tous si une augmentation conséquente des effectifs d’ophtalmologistes n’est pas mise en œuvre rapidement et soutenue dans la durée. Il faut en finir avec la politique poursuivie depuis 25 ans de sous-attribution systématique des postes en ophtalmologie ».

**Enquête Snof menée auprès des adhérents – juin 2018