Est-ce une volonté du gouvernement d'apporter un service aux patients en fin de confinement et permettre aux Français de renouveler leur équipement ? Ou simplement le hasard des calendriers ?

En tout état de cause, le décret du 24 avril publié au Journal Officiel (JO) dimanche 26 avril autorise désormais les orthoptistes, sauf opposition du médecin mentionnée expressément sur l’ordonnance, à adapter des prescriptions médicales de verres correcteurs et de lentilles de contact. De facto, ils obtiennent les mêmes droits que les opticiens dans le cadre d’un renouvellement. Ces nouvelles prérogatives concrétisent le travail mené depuis des années par le Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO).

Champ de compétence dans le cadre d’un renouvellement

Concrètement, l’orthoptiste peut adapter les corrections optiques des prescriptions médicales initiales de lentilles de contact datant de :

  • moins de 1 an pour les patients âgés de moins de 16 ans
  • moins de 3 ans pour les patients âgés de 16 ans et plus

Pour les verres correcteurs, le renouvellement est possible pour les prescriptions datant de :

  • 1 an pour les patients âgés de moins de 16 ans
  • 5 ans pour les patients âgés de 16 à 42 ans
  • 3 ans pour les patients âgés de plus de 42 ans

Autres précisions importantes : l’orthoptiste adaptant les prescriptions médicales initiales des verres correcteurs ou des lentilles de contact oculaire reporte sur l’ordonnance l’adaptation de correction qu’il réalise. Il indique également lisiblement les informations suivantes : nom, prénom, qualité, identifiant d’enregistrement réalisé conformément à l’article L. 4342-2, date et signe cette modification.

Le prescripteur doit être informé « par tout moyen garantissant la confidentialité des informations transmises ». « Une copie de l’ordonnance modifiée est conservée par l’orthoptiste jusqu’à l’expiration de sa validité et l’original est conservé par le patient », peut-on lire dans le décret.

Vers une amélioration de l’accès aux soins visuels

Dans un communiqué, Laurent Milstayn, président du Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO), se réjouit de la publication de ce texte : « cette nouvelle organisation va permettre un réel gain de temps au sein d’une filière visuelle en tension depuis des années ainsi que des économies substantielles pour des milliers de patients et pour les comptes de la Sécurité Sociale ».

Avant de conclure : « pour rappel, dans certaines régions les délais d’attente sont très importants et les kilomètres parcourus par les patients pour une consultation, explosent. Ce décret est une véritable victoire pour améliorer l’accès aux soins visuels. »