Dans son rapport sur le travail aidé, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) expose que la profession qu’il défend y a de plus en plus recours (71% en 2020 contre 63% en 2019). Le syndicat détaille les différents professionnels avec lesquels les ophtalmologistes travaillent :

  1. 48% déclarent travailler avec des orthoptistes salariés ;
  2. 23,5% avec des infirmier(e)s (chiffre en hausse), surtout pour renforcer l’équipe en place ;
  3. 11% avec des assistant(e)s médicaux (vs 2% en 2019) ;
  4. 13% avec des opticiens (vs 10% en 2019).

Comme il le fait régulièrement, le Snof affirme que les délais de rendez-vous sont en baisse, notamment grâce au travail aidé, s’appuyant sur son étude faisant état d’une diminution d’une semaine en 2020, passant à 61 jours (vs 68 jours en 2019).

« Des sanctions professionnelles » demandées pour opticiens et orthoptistes

Pour le syndicat, le travail collaboratif n’est qu’à la moitié de son potentiel. Il a alors exposé 5 chantiers pour progresser, notamment sur la démographie des ophtalmologistes et la télémédecine. Mais c’est surtout le 5e qui a interpellé : « Instaurer un dispositif de règles et de sanctions professionnelles pour les opticiens-lunetiers et les orthoptistes, à l’instar des orthophonistes. C’est un minimum pour des professions règlementées agissant dans le domaine de la santé. »

Le syndicat des orthoptistes riposte

Le Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO) a rapidement réagi par l’intermédiaire de son président Laurent Milstayn, parlant d’« erreur grossière de communication » ou de « Casus Belli* » de la part du Snof.

« La profession et ses représentants ont bien conscience de l’existence de certaines dérives, notamment dans « les centres de santé ». […] En revanche, nous ne nous sommes jamais permis d’exposer publiquement les dérives qui existent aussi dans certains cabinets ophtalmologiques (détournements des cotations orthoptiques pour augmenter le cout des consultations, emploi des secrétaires pour effectuer des actes techniques de la compétence des orthoptistes ou autres entorses répétées aux règles et circulaires en vigueur ...). »

Le SNAO voit dans cette proposition du Snof une « tentative inconsciente (ou consciente) de domination par infantilisation ». Le syndicat appelle au « partenariat réciproque pour le bien de la filière visuelle et de la santé visuelle de la population ».

Précisions de Thierry Bour

Contacté par acuite.fr, Thierry Bour précise l'énoncé en question : « Je comprends que le terme "sanctions" prête à polémique, mais on est dans le champ d’une profession réglementée, il y a des règles déontologiques à respecter. Il est logique que ce champ soit couvert par des règles. D’autant que la formation va progressivement passer de 2 à 3 ans : il faut donner plus de responsabilités aux opticiens, et donc un encadrement. C’est une étape supplémentaire mais fondamentale pour ancrer définitivement les opticiens dans le domaine de la santé. Cette évolution était prévue, c’est désormais le moment de le faire. Et, comme les opticiens viennent sur le terrain des ophtalmologistes, nous voulons avoir notre place dans les discussions. »

*« Déclaration de guerre »