27 organismes professionnels ont cosigné une tribune de la députée du Gard Annie Chapelier parue dans le JDD. Parmi eux, le Rof, la Fnof, le SNAO ou encore l’AOF. L’objet de cette tribune : « passer d'un système de santé médico-centré à un système qui établit son centre de gravité sur les praticiens de santé spécialisés ».

« Rééquilibrer un système déstabilisé »

La députée pointe un « manque de reconnaissance injuste » envers les praticiens de santé. Er questionne : « Comment être une profession attractive quand la durée de vos études et votre niveau de qualification ne sont pas reconnus, en particulier sur le plan salarial ? Quand les possibilités d'évolution sont très limitées ? L'évolution de notre société nous demande aujourd'hui de repenser notre rapport au soin et, avec lui, notre rapport au monde du soin. […] Il ne s'agit pas de favoriser des professions aux dépens d'autres, mais bien de rééquilibrer un système déstabilisé. »

Profession par profession, Annie Chapelier formule des griefs concrets sur la formation des praticiens de santé. Des aménagements qu’elle juge simple à mettre en place. Par exemple :

Pour les opticiens-lunetiers

« Seule profession de santé dont la formation n'a pas évolué depuis 1998, et qui est sous tutelle de l'Education nationale et non du ministère de la Santé. C'est également une des formations de professionnel de santé qui n'a pas évolué depuis les accords de Bologne en système LMD. »

Pour les orthoptistes

« Le développement de masters permettant l'enseignement et la pratique de toutes les compétences ainsi que d'un master en pratique avancée permettrait de mieux répondre aux besoins de la population. »

Pour les audioprothésistes

« Les programmes de formation demeurent inchangés depuis 2001 alors que les techniques d'explorations fonctionnelles et de réhabilitation auditive ont connu une évolution importante. »

 

En novembre dernier, Annie Chapelier s’était déjà exprimée dans les colonnes de nos confrères de Bien Vu au sujet de la filière optique. Elle avait notamment plaidé pour un financement de la télémédecine. « Les opticiens et les orthoptistes élargiront leur champ d’intervention, sous le contrôle d’un ophtalmologiste. […] Leurs connaissances sont sous-exploitées, par exemple en matière de réfraction », avait-elle déclaré. « La santé visuelle doit s’inspirer de ce qui fluidifie le parcours de soins dans d’autres domaines en France. »