Lors de sa conférence de presse d'aujourd'hui, le syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) a réaffirmé son analyse de la situation concernant l'accès aux soins, le travail aidé en cabinet d'ophtalmologie et le rapport entre les 3 « O » (ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens).

Le discours de Thierry Bour, président du Snof, rejoint celui de juillet dernier dans lequel il appelait à optimiser la coordination avec les opticiens et les orthoptistes. Le Syndicat reprend les mêmes propositions, « en faveur d’un parcours de soins visuels éthique et dans l’intérêt des patients » :

  • Optimiser la coordination avec les orthoptistes et les opticiens
  • Améliorer le renouvellement des équipements optiques chez l’opticien, sous condition d’un vrai échange d’information en retour ;
  • Instaurer un dispositif de règles professionnelles pour les opticiens-lunetiers et les orthoptistes, conformément à ce qui est prévu depuis 2010 dans le Code de la Santé Publique ;
  • Évaluer les conséquences de ces changements avant d’envisager de nouvelles évolutions.

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@Fnof

 

Vers un meilleur encadrement des centres de santé

Le Snof a par ailleurs rappelé ses priorités pour l’ophtalmologie de demain afin de « lutter contre la financiarisation en cours du métier, laquelle conduit à une baisse de la pertinence des actes et des examens, une prise en charge dégradée des patients, un surcoût lié à des prescriptions dirigées et une pratique importante de surfacturation ayant pour but l’enrichissement d’acteurs financiers ». Pour se faire, le syndicat réclame entre autres :

  • Une mise en application stricte de la loi du 19 mai 2023 sur l’encadrement des centres de santé ophtalmologiques et dentaires, avec une allocation de ressources suffisante pour les ARS et une décision rapide et pertinente des agréments à accorder pour les centres de santé concernés. Ceux qui ne remplissent pas les critères nécessaires de qualité ou ayant fait la preuve de pratiques frauduleuses récentes doivent être fermés. Thierry Bour a d'ailleurs rappelé que 13 établissements Alliance Vision ainsi que plusieurs autres centres de santé ont été déconventionnés récemment ;
  • Une suppression des offres de télémédecine (vraies et pseudos téléconsultations) dans les supermarchés et les magasins, lesquelles ne visent qu’à augmenter artificiellement le volume déjà très satisfaisant des équipements optiques vendus en France, premier marché optique européen global et par habitant. Ces offres, outre leur caractère non pertinent, consistent à détourner les patients d’un parcours de soin cohérent et aboutissent à un gaspillage des ressources médicales.  cÀe sujet, la propriété à demeure de matériels médicaux de consultation coûteux par ces magasins est source de potentielles dérives ultérieures. Selon le communiqué, « ces offres, outre leur caractère non pertinent, consistent à détourner les patients d’un parcours de soin cohérent et aboutissent à un gaspillage des ressources médicales ».