Après plus de 30 ans d’activité dans le secteur de l’optique, la société Socodeix a fermé ses portes fin avril 2025, suscitant inquiétude et incertitude parmi le millier d'opticiens clients en France.
Spécialisée à l’origine dans les étuis, puis dans la conception et distribution de montures (comme Facel Vega et Azéli), Socodeix faisait partie du paysage français de l'optique-lunetterie. Aujourd’hui, l’entreprise est en liquidation, conséquence d’une pression croissante sur les petits acteurs du marché.
Une liquidation brutale mais révélatrice
Ce retrait du marché s’inscrit dans un contexte difficile pour les petites et moyennes entreprises du secteur. La concurrence des grandes marques, les contraintes imposées par les réseaux de soins, la place des marques propres (MDD) des enseignes et la concentration des volumes entre les mains de quelques gros acteurs ont progressivement mis à mal la viabilité économique de distributeurs indépendants comme Socodeix.
« Ces derniers mois ont été particulièrement durs », confie Patrick Uzzan, gérant et co-fondateur de l’entreprise. « Les volumes exigés, les conditions imposées, tout cela pèse très lourd sur les épaules des structures modestes. » Il pointe également l’instabilité réglementaire et le manque de visibilité économique.
Quel avenir pour le SAV et les opticiens partenaires ?
La question du service après-vente (SAV) reste centrale pour les opticiens ayant encore des stocks ou des demandes en cours. Pour l’instant, il est conseillé de faire preuve de patience. Des discussions sont en cours pour une possible reprise des stocks d'ici l'été, bien que rien ne soit encore acté. Un repreneur pourrait assurer la continuité du SAV et la gestion des engagements envers les opticiens.
L’espoir reste donc permis : « Je le souhaite sincèrement pour qu’au moins le service après-vente puisse continuer », affirme Patrick Uzzan. « Nous ferons tout pour honorer la confiance de nos clients ».
Un secteur sous pression
Cette situation illustre plus largement les difficultés structurelles du marché de l’optique en France. Malgré des messages politiques encourageant la relocalisation industrielle, comme l'inauguration récente du laboratoire d'excellence d'EssilorLuxottica par Emmanuel Macron, la réalité est toute autre sur le terrain des petites et moyennes entreprises. Le nombre de fermetures dépasse celui des créations, et ces petits acteurs disparaissent souvent sans bruit.
« Ce sont nos clients qui en pâtissent. Je suis très triste pour eux », conclut-il. Une tristesse mêlée d’un sentiment d’impuissance face à une dynamique de marché qui semble inexorable. Pourtant, si un repreneur solide se manifeste, une partie de l’aventure Socodeix pourrait renaître, au moins sous forme de continuité de service.
Je lui souhaite de vite rebondir