La 9e édition de l'observatoire de la vue des enfants (3 à 10 ans), réalisée par Ipsos pour Krys Group, dresse un constat à double tranchant : si les indicateurs globaux de la santé visuelle des enfants s'améliorent, un défi de taille persiste, notamment en ce qui concerne les plus jeunes.

Un bilan encourageant

Plusieurs signaux positifs montrent que les efforts de la filière optique et les campagnes de prévention portent leurs fruits :

  • Le pourcentage d'enfants n'ayant jamais consulté d'ophtalmologiste est en baisse constante depuis 2018 (-18 points entre 2018 et 2025) ;
  • La distance moyenne pour consulter un ophtalmologiste est passée sous la barre des 20 km (19,3 km), un plus bas historique depuis 2018 ;
  • Le délai d'attente moyen pour un rendez-vous se maintient à 3,3 mois, un délai jugé acceptable par 67% des parents ;
  • Après une tendance à la hausse, l'exposition aux écrans se stabilise en moyenne à 2h05 par jour ;
  • 87% des parents connaissent et appliquent au moins partiellement les pratiques de prévention, une hausse de 13 points en seulement deux ans. 47% d'entre eux connaissent désormais les facteurs de risque de la myopie chez l'enfant, contre seulement 23% en 2018.

Le défi persistant des moins de 5 ans

Malgré ces progrès notables, l'étude met en lumière deux points de vigilance majeurs : le dépistage précoce et la fracture territoriale.

La recommandation pour un dépistage précoce n'est pas toujours respectée : 45% des enfants de moins de 5 ans n'ont encore jamais consulté d'ophtalmologiste.

Ce manque de dépistage précoce est préoccupant car la France est l'un des pays les plus actifs en Europe dans le déploiement des verres de freination de la myopie, dont l'efficacité a été confirmée dès l'âge de 4 ans.

Des inégalités territoriales

L'Observatoire révèle également d'importantes disparités entre les zones urbaines denses et les zones rurales:

  • le délai d'attente atteint 4,1 mois en zone rurale, contre seulement 1,7 mois dans l'agglomération parisienne ;
  • les familles en communes de moins de 20 000 habitants doivent parcourir en moyenne près de 30 km pour consulter, soit près de trois fois plus que dans les zones urbaines denses.

Si les efforts de la filière optique ont permis d'atteindre des progrès tangibles en matière d'information et d'accès aux soins, l'Observatoire 2025 rappelle que la santé visuelle des enfants fait encore face à des inégalités d'accès. 

Les opticiens émergent comme un levier de proximité essentiel et leur intégration renforcée aux parcours de santé territoriaux pourrait offrir une réponse concrète pour un dépistage plus équitable sur l'ensemble du territoire.