"On ne subit pas l’avenir, on le fait". C'est par cette citation de l'écrivain français Georges Bernanos que le Gifo (Groupement des industriels et fabricants de l'optique) se félicite que les pouvoirs publics commencent à prendre en considération la santé visuelle des Français. Les recommandations du rapport Voynet et leur traduction immédiate dans deux amendements gouvernementaux, adoptés au Sénat le 28 septembre, vont dans le bon sens, selon l'organisation professionnelle qui "alerte cependant sur la suppression de l’obligation de prendre des mesures pour certains équipements, préjudiciable à la mise en œuvre de produits personnalisés".

Dans le détail, le groupement des fabricants se réjouit que les professionnels de santé et les organisations professionnelles du secteur soient parvenus, par leurs contributions, à un consensus attendu de longue date. Auditionné par le Dr. Dominique Voynet, le Gifo retrouve dans ce rapport, étayé et équilibré, de nombreuses pistes proposées de longue date pour optimiser l’organisation de la filière. Certaines répondent directement aux préoccupations des industriels de l’optique ophtalmique comme :

  • une coopération et une communication entre les "3O" avec de nouvelles délégations de tâches permettant aux ophtalmologistes de dégager du temps médical pour les pathologies complexes,
  • la possibilité pour les opticiens-lunetiers d’adapter, dans le cadre d’un renouvellement et sous certaines conditions, la prescription médicale initiale de lentilles de contact,
  • un meilleur accès à la délivrance des produits d’optique tout en tenant compte des caractéristiques des patients,
  • une plus grande valorisation des professionnels de l’optique par le renforcement du niveau de formation, gage de performance.

Le Gifo regrette toutefois la suppression de la mention relative à l’obligation de prendre les mesures nécessaires à la délivrance de verres de puissance significative. "En effet, la mise en oeuvre de certains produits personnalisés nécessite des prises de mesure physiques sur le porteur. Les performances de ces verres ne sauraient être garanties sans le respect d’un protocole rigoureux de prises de mesure", précise l'organisation qui appelle donc de ses vœux les députés à modifier ce point. Le groupement précise également que les mesures de l’année dernière demeurent une négation des besoins visuels et individuels des Français : "le Gifo reste vigilant aux conditions de mise en œuvre opérationnelle notamment par les organismes complémentaires santé et leurs réseaux de soins des récentes réglementations".

Pour Ludovic Mathieu, son président, "la filière de santé visuelle française a de tout temps été reconnue comme l’une des meilleures au monde avec à la fois une excellente école d’ophtalmologie, des opticiens qualifiés au savoir-faire reconnu et apprécié des patients et des industriels innovants, créatifs et responsables. Pourtant, beaucoup d’énergie a été dépensée ces dernières années pour la fragiliser avec notamment le big bang réglementaire de 2014 contre lesquels l’ensemble des fabricants s’étaient alors unitairement fortement mobilisés. Nous nous réjouissons aujourd’hui de ces nouvelles orientations qui, pour apporter des solutions à nos fragilités, s’appuient sur nos forces collectives dans un état d’esprit constructif et positif. Ne nous y trompons pas, le vieillissement de la population et les changements rapides des modes de vie font du "bien voir" un des enjeux majeurs du XXIème siècle. La France a besoin et aura encore plus besoin demain d’une filière de santé visuelle confortée, une filière fluide et qualitative, une filière exemplaire à l’échelle mondiale", conlut-il.