Non, ils ne sont pas là pour assister au dernier concert à la mode mais seulement pour obtenir un rendez-vous avec un ophtalmologiste ! Alors que dans le Pas-de-Calais (62) les délais peuvent atteindre un an, les patients doivent se lever très tôt et faire la queue devant le cabinet du spécialiste pour consulter sans rendez-vous à Aire-sur-la-Lys, fait savoir le site Europe1. En effet, près de Saint-Omer, un ophtalmologiste propose ses services le vendredi.

Et pour être sûrs de voir le médecin, certains se présentent en pleine nuit. « Je suis arrivé ce matin, il était 3h30, fait savoir un jeune homme à nos confrères. Comme on m'a dit qu'il fallait vraiment arriver de bonne heure, je n'ai pas trop le choix », ajoute-t-il. Cet individu n’est pas un cas isolé puisque une vingtaine de patients font la queue devant la porte du cabinet peu avant 6h du matin. « C'est 6 à 8 mois d'attente pour une consultation, pour ne pas dire un an. C'est abusé », s’emporte une résidente. Pire, l’ophtalmologiste qui propose des consultations sans rendez-vous est sur le point de prendre sa retraite. « On va aller où ? Dans la région, c'est affreux », s’inquiètent les habitants du Pas-de-Calais.

Ainsi, les difficultés d’accès aux soins oculaires persistent. Dans la Sarthe (72), département qui a vu naître les protocoles de coopérations avec les orthoptistes, le constat est le même et les cabinets sont débordés. En 3 ans, « le nombre d’ophtalmologistes est passé de 40 à 24 », a fait savoir le Dr. Rottier lors du Congrès de la Mutualité Française, le 15 décembre.

Toutefois, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) l’assure : « si le problème d'accès aux soins oculaires persiste, les délais d'attente s'améliorent pour les visites de vérification de la vision des patients inconnus d'un cabinet ». Ils passent à 38 jours en 2015 contre 45 jours en 2012 (-16% en 3 ans). Une tendance qui se confirme dans les situations d'urgence, notamment pour une baisse brutale de la vision (1 jour d'attente contre 2,5 jours il y a 3 ans) ou encore la suspicion d'un strabisme chez l'enfant (10 jours contre 27). « Entre 46 et 65% des patients inconnus du cabinet obtiennent un rendez-vous dès le premier appel », précise le syndicat.