Les optométristes et les opticiens d'outre-Manche refusent l'idée d'inscrire systématiquement l'écart pupillaire de leurs clients sur leurs prescriptions et à fournir gratuitement cette information. Cette demande avait été récemment formulée par la société Metsuki.co.uk, un site Internet écossais de vente de lunettes, afin de faciliter l'achat d'équipement en ligne pour les britanniques (voir news en relation du 16 mars 2010).

Les professionnels de l'optique montent au créneau

L'Association des opticiens britanniques et Optometry Scotland, principale association d'optométristes britanniques, estiment en effet qu'une telle obligation "mettrait en péril" la santé visuelle des patients. "Les gens doivent comprendre que la distribution de lunettes nécessite des compétences complexes. Le seul écart pupillaire ne suffit pas pour une vente correcte" argumente Barry Duncan, son président. La rémunération de la mesure de l'écart pupillaire entre aussi dans le débat. "Vous ne pouvez pas offrir un service professionnel sans être payé" ajoute-t-il.
Les deux associations disent être en pourparlers avec le General Optic Council (GOC), qui régule la profession outre-Manche, afin qu'il refuse officiellement la requête du vendeur en ligne et ne cède pas au lobbying des partisans de la vente en ligne.

Le site Internet n'a plus le soutien politique escompté

Rappelons que le site Metsuki.co.uk a lancé une pétition en ligne, intitulée "Donne-moi mon écart pupillaire !" pour obtenir l'appui du grand public. Après avoir obtenu plus de 800 signatures le premier mois, le mouvement semble s'essouffler et n'a reçu ces dernières semaines qu'une trentaine de soutiens supplémentaires.
Par ailleurs, le député Charles Kennedy, présenté par Metsuki comme défenseur de l'inscription obligatoire de l'écart pupillaire, a annoncé à l'Association des opticiens britanniques qu'il n'était absolument pas impliqué dans la campagne du site Internet et que son parti libéral-démocrate reste pleinement attaché à des soins oculaires professionnels.