Marie-Christine Dalloz*, députée de la deuxième circonscription du Jura, a interpellé mardi 29 avril la ministre de la santé, Marisol Touraine, lors des questions au Gouvernement. Revenant sur le projet de plafonnement des remboursements des soins optiques par les mutuelles, la parlementaire a d'abord rappelé les orientations majeures fixées par le Gouvernement Valls dans « l'emploi, le pouvoir d'achat, la compétitivité des entreprises françaises et le soutien à l'innovation », manière de mettre en exergue les contradictions qui se dessinent avec le projet de généralisation de la complémentaire santé et de réforme des contrats solidaires et responsables. 
Marie-Christine Dalloz a en effet expliqué que le premier ministre avait « à faire un arbitrage qui impacte 45 millions de Français (...), qui menace les 10 500 salariés d'entreprises spécialisés et les 40 000 sous-traitants et prestataires de la filière ». « Un arbitrage qui ne peut être appréhendé, précise-t-elle, uniquement sous le prisme du prix comme le fait Mme la ministre de la Santé, et qui interdit au marché national l'accès à l'innovation d'une filière de pointe reconnue mondialement. » 

Soulignant l'excellence de notre filière, la député n'a pas manqué d'insister sur les 77 sites en France où « le savoir-faire spécialisé dans la fabrication des montures fait vivre des bassins d'emplois comme à Morez dans le Haut-Jura et à Oyonnax ; la recherche et l'innovation dans les verres ophtalmologiques faisant vivre des bassins d'emplois à Dijon, Emerainville, Fougères, Provins... » 
Le comble, selon elle, étant de voir « ces entreprises familiales et ces grands groupes soumis à la concurrence internationale (...) aujourd'hui menacés sur le marché national. » Et de rappeler les récentes lois adoptées par la majorité socialiste et « qui visent soit à libéraliser, soit à réguler, soit à administrer ce secteur. Les conséquences de ces mesures vont indéniablement se traduire par une casse industrielle sans précédent, s'alarme-t-elle avant de marteler à l'attention de la ministre de la Santé que « ces mesures sont injustes socialement, injustes pour le pouvoir d'achat, injustes pour l'emploi » et condamnent « irrémédiablement la fabrication française et ses salariés d'une filière encore très implantée en France. » 

Visiblement tendue, Marisol Touraine a finalement répondu maladroitement sans argumenter ses propos qui ne faisaient que reprendre l'antienne bien connue des tarifs plus élevés en France qu'ailleurs en Europe et qu'« il n'y a aucune raison à cela ». Elle s'est également bornée à répéter que « l'enjeu du Gouvernement est de permettre à l'ensemble de nos concitoyens d'accéder à des soins de qualité ». 

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