Le Saf (Syndicat des audioprothésistes français) réagit contre "les procédés de positionnement prix" des réseaux fermés mis en place par les complémentaires santé dans leur secteur. Alors que Santéclair a lancé son réseau d'audioprothésistes en avril 2009, "avec des prix inférieurs de 40% à 50% aux prix constatés sur le marché", le Saf annonce dans une lettre ouverte que ces pratiques touchent "pour la plupart des indépendants de petite taille sans avantages concurrentiels particuliers" et qu'"aucun acteur de la profession n'approche les 40% de marge nette avant impôts nécessaires pour supporter ces exigences". Cela risque ainsi d'avoir deux conséquences : "une réduction de la qualité de l'appareil ou une réduction de la qualité de la prestation".

En audio, la vente de produit de qualité inférieure n'est pas envisageable

Citant un passage de l'avis de l'Autorité de la concurrence sur les réseaux fermés, le Saf indique que "les opticiens semblent avoir opté pour la première solution : ‘les représentants des opticiens entendus ont indiqué que la pression exercée par les complémentaires santé a principalement comme conséquence une réduction de la qualité et non une réduction de leurs marges".
Le syndicat explique cependant que cette solution n'est pas envisageable dans l'audioprothèse : "l'éventuel remplacement par des produits de moindre qualité n'est pas possible puisque Santéclair impose à ses adhérents des grilles de prix sur des produits nommément cités. Aussi, la seule solution économiquement viable pour l'audioprothésiste passerait par une réduction de la prestation d'appareillage. Donc, soit les adhérents Santéclair sont dans une impasse économique, soit il est légitime de s'inquiéter pour le futur suivi des appareillages faits à ces conditions financières hors normes, puisque ce suivi est dû pour toute la durée de vie des appareils, soit 5 ans en moyenne".

Une démarche qualité pour éviter les dérives

Pour éviter les conséquences dommageables, le Saf indique que l'Unsaf (Union nationale des syndicats des audioprothésistes français) a initié une démarche de certification de services, car "il est de l'intérêt des malentendants que les évolutions vers un meilleur rapport qualité / prix se fasse sur une base invariable de prestations vérifiables et incontestables". Cette démarche qualité est étendue à tous les pays européens : la norme devrait être finalisée en 2010.

N'hésitez pas à voir ou revoir notre débat télévisé réalisé au Silmo : "Complémentaires santé : partenaires ou adversaires ?", avec Marianne Binst (Directrice de Santéclair), Philippe Quique (Directeur Santé d'AG2R), Stéphanie Dangre (Présidente du Casopi) et Yves Guénin (Secrétaire général d'Optic 2000).

Lire aussi : L'Autorité de la concurrence rend son avis sur les réseaux fermés.