Dans un communiqué, le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) avertit que l'Asip Santé (Agence des Systèmes de Santé Partagés) vient d'informer les acteurs de la filière ophtalmologique que les travaux liés au projet de Dossier Optique Partagé (volet optique du Dossier Médical Personnel) étaient suspendus jusqu'à nouvel ordre.

Cette suspension est due à « la difficulté, pour les professions concernées - opticiens, ophtalmologistes et orthoptistes - à s'entendre sur la nature des données à partager ». Mais, pour le Snof, « la vraie raison est le refus des opticiens d'entrer dans le DMP la nature des verres vendus et les choix techniques du montage ». « Nous déplorons qu'une fois de plus, les opticiens ne se comportent pas en vrais professionnels de santé ! », s'insurge son président, le Dr. Jean-Bernard Rottier.

« Ces données appartiennent au patient »

Les Ophtalmologistes de France se disent « extrêmement déçus par cette décision d'autant que les opticiens ne comprennent pas que ces données appartiennent au patient qui les a payées. Il est donc logique qu'elles figurent dans son DMP ». Jean-Bernard Rottier rappelle que « le Dossier Optique Partagé était l'un de nos projets prioritaires et devait nous faire entrer dans l'ère du numérique, avec à la clé un gain de temps et une qualité de service améliorée ». (Pour mieux cerner les atouts du dispositif, vous pouvez voir ou revoir notre débat TV organisé au Silmo : Débat TV : CPS Opticien, Sesam-Vitale, DMP, e-prescriptions... enjeux et perspectives)


Le Snof « ne baissera pas les bras »

Le Dossier Optique Partagé permet de stocker des informations médicales personnelles au sujet de la réfraction : correction oculaire, prescription, choix des verres, marques, etc. Ce dispositif dématérialise l'ordonnance et évite notamment aux ophtalmologistes de refaire un duplicata lorsque le patient veut refaire ses lunettes. « Les ophtalmologistes passent une trop grande partie de leur temps à éditer ces duplicatas pour les patients - environ 1400 par an dans ma pratique personnelle. C'est du temps médical non négligeable, qui pourrait être utilisé pour des consultations », souligne le Dr. Rottier.

Il assure cependant que le Snof « ne baissera pas les bras et entend poursuivre son action en faveur de ce projet, qu'il juge nécessaire ».