Mise à jour du 02/11/2016 à 16:58 : Nouveau sursis pour le groupe Logo

Ce mercredi 2 novembre, le tribunal de commerce de Lyon a une nouvelle fois repoussé au 15 novembre une éventuelle décision de liquidation judiciaire pour le groupe de lunetterie.

Après un mois de délai supplémentaire, le tribunal de commerce de Lyon statuera sur l'avenir du groupe Logo ce mercredi 2 novembre. "Menacée de fermeture depuis la fin de sa collaboration avec LVMH, l'entreprise, dernière grande manufacture de lunettes de France, risque de devenir le nouveau symbole du déclin de l'industrie lunetière française", annonce déjà l'AFP.

"LVMH s'il te plaît, pense à Morez !"

Placé en redressement judiciaire le 12 mai dernier, Logo est menacé de liquidation après que le groupe de luxe LVMH lui a retiré en décembre 2015 ses contrats de licence, qui courent jusqu'en 2017, pour ses marques TAG Heuer et Fred. Un marché entre 400 000 et 500 000 lunettes Made in France pour 40 millions d'euros de chiffre d'affaires (97% pour Tag Heuer et 3% pour Fred).

Pourquoi ? LVMH met en cause une "gestion défaillante" de la direction qu'elle a "maintes fois alertée" depuis 2012, lui signalant "que ces conditions anormales d'exploitation et de gestion ne permettraient pas le renouvellement de la licence". De son côté, la direction de Logo reproche à son donneur d'ordre de vouloir "abaisser le prix moyen de vente pour faire plus de volumes".

Désormais, une pancarte "LVMH s'il te plaît, pense à Morez ! Panse Logo et ses 200 emplois", annonce l'entrée de l'usine, et une banderole "TAG Heuer - Logo n'arrêtons pas 16 ans de succès !" orne la façade.

Un repreneur pour seulement 34 postes de sauvés 

Si une reprise par le biais d’une société coopérative (Scop) reste possible, cela est très difficile à mettre en place juridiquement. D'après Sébastien Mignottet, responsable du comité d'entreprise de Logo, le lunetier Cémo a déposé un dossier de reprise pour "les brevets, le mobilier et les machines et seulement 34 postes", sur 177 salariés restants. Mais en cas de refus du tribunal, le groupe sera liquidé. "La liquidation judiciaire, on s'y attend. On s'y prépare et les salariés aussi", a-t-il confié à l'AFP, en expliquant avoir mis en place une cellule pour aider les salariés à trouver un autre emploi.

Une trentaine de personnes ont déjà quitté l'entreprise au cours des 6 derniers mois. "Pour les autres, ce sera un licenciement de plus dans la vallée de la lunette où les fermetures et les délocalisations d'entreprises se multiplient depuis une vingtaine d'années, au profit de l'Italie et de l'Asie, où les coûts de main-d'oeuvre sont moindres", prédit l’AFP. Dans la vallée, le nombre d'emplois liés à notre secteur est ainsi passé de 4 500 dans les années 80 à 1 600 environ en 2016.