La question de la transmission des codes LPP aux Ocam, pour l’optique, l’audiologie et le dentaire continue de susciter le débat. Après vous avoir donné l’avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et l’analyse des 3 syndicats de l’optique (Rof, Synom et Fnof), c’est au tour de la Mutualité Française de réagir.

Dans un communiqué, cette dernière explique que la Cnil rend un « avis paradoxal ». Elle considère que, sur le fondement du règlement général sur la protection des données (RGPD) et d’un décret de 2015, les Ocam peuvent recevoir et traiter les données de santé détaillées, sous réserve du respect du principe de minimisation. Mais dans le même temps, la Commission estime que la transmission de « codes regroupés » par la Cnam est suffisante pour le remboursement du panier 100% Santé.

« Il est paradoxal que la Cnil, d’un côté, ne relève aucun obstacle juridique à la transmission de codes ‘affinés’ par la Cnam, les professionnels de santé ou les assurés eux-mêmes et, de l’autre, considère que les Ocam puissent se suffire de codes regroupés », résume Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française. Brandissant le spectre de l’échec du 100% santé, ce dernier souligne qu’« il serait regrettable que la réforme du 100% Santé échoue à améliorer l’accès aux soins de tous les Français, faute d’une prise en charge simplifiée, en tiers payant chaque fois que possible…. »

« Des données techniques indispensables aux remboursements »

De son côté, Albert Lautman, directeur général de la Mutualité Française, affirme que « les données techniques détaillées sont indispensables aux mutuelles pour permettre un remboursement à leurs adhérents conforme aux règles du 100% Santé (respect des prix limites de vente notamment) et pour appliquer les garanties des contrats d’assurance santé souscrites ». Des données jugées également « nécessaires pour éviter les erreurs, les abus ou les fraudes. »

Mise en garde

Dans ce contexte, « si la Cnam ne pouvait pas transmettre les données techniques détaillées aux organismes complémentaires, les mutuelles pourraient être contraintes, à terme, de demander systématiquement elles-mêmes ces informations directement à leurs adhérents. Avec pour conséquence un alourdissement des démarches pour les adhérents comme pour les mutuelles » indique la mutualité Française.

Qui se montre ouverte à la discussion avec les pouvoirs publics et avec les professionnels de santé concernés pour clarifier plusieurs points concernant les échanges hors 100% Santé.