A l’instar de Lunettes Pour Tous créé par Paul Morlet, une start-up lyonnaise Otiko propose des équipements correcteurs low-cost à partir de 39 euros et jusqu’à 199 euros pour des progressifs traités antireflets (Ndlr : ce qui n’est pas une nouveauté : ce type de forfait existe déjà chez les opticiens). La société qui vend des lunettes en pharmacie compte déjà une cinquantaine de points de vente.     

Dans le détail, 100 montures Otiko sont exposées dans les pharmacies partenaires. Les mesures sont prises via une application IPad. Après validation de la commande, les verres sont fabriqués et montés en France. L’équipement est livré entre 3 et 5 jours, « délai maximum pour les progressifs », précise Otiko sur son site internet. Lors de la livraison, les clients reçoivent facture et feuille de soins pour bénéficier des remboursements Sécurité Sociale et mutuelles (pas de tiers payant possible).

 « Des gens qui, faute de moyens, avaient renoncé à s’équiper »

Cette start-up lyonnaise suscite la colère du Synope (Syndicat des Opticiens Entrepreneurs) qui appelle les opticiens à signaler ces agissements. Un courrier de protestation a été adressé au ministère de la Santé et le Synope a aussi alerté le Conseil de l’ordre des pharmaciens pour lui demander de « faire cesser les partenariats avec la société Otiko, constitutifs d’un exercice illégal de la profession d’opticien », fait savoir le Parisien. Selon la déléguée générale du syndicat, Alexandra Duvauchelle interrogée par nos confrères, une « pharmacie peut développer une activité de lunetterie mais sous réserve de la présence dans l’officine d’un opticien diplômé ou que le pharmacien soit lui-même diplômé ». Romain Freton, le directeur général d’Otiko se défend et assure que certains pharmaciens ont le diplôme d’opticien et que la loi Hamon « autorise expressément la vente en ligne de verres correcteurs ». Et de poursuivre : « le Synope le sait mais tente à nouveau de s’opposer au développement de la vente en ligne afin de préserver son pré carré ». Romain Freton souligne que ses clients ne sont pas ceux des opticiens mais « des gens qui, faute de moyens, avaient renoncé à s’équiper ». Il précise également que deux opticiens interviennent dans la chaîne de commercialisation des lunettes, « mais ils sont dans notre société. Le pharmacien, lui, n’est qu’un intermédiaire. »