Une étude publiée par l’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) dresse un portrait des bénéficiaires la CMU-C et fait état de fortes disparités territoriales selon les départements.

Qui sont les bénéficiaires de la CMU-C ?

Au 31 juillet 2018, on recense 5,6 millions de bénéficiaires de la CMU-C. On se rapproche des chiffres de 2016 (5,5 millions) alors qu’en 2017, 5,45 millions de personnes disposaient de la CMU-C. En cause : « une conjoncture économique défavorable et la revalorisation en 2013 des seuils de ressources ouvrant droit au dispositif (revenus inférieurs à 734 €/mois au cours des douze derniers mois ayant précédé la demande, ndlr) », explique l’Irdes.

D’une manière générale, la population éligible au dispositif est « jeune et féminine vivant souvent en zone urbaine, plus souvent dans le nord-est et le sud de la France ».

Répartition géographique

Les taux de bénéficiaires de la CMU-C les plus élevés se situent dans le nord-est et le sud-est de la France ainsi que dans certains départements franciliens, la Seine-Saint-Denis (93) et le Val-d’Oise (95).

Dans les départements d’outre-mer (Dom), les taux sont beaucoup plus élevés qu’en métropole, ce qui s’explique par des facteurs économiques (taux de pauvreté plus élevés). Tous Dom confondus, le taux de bénéficiaires de la CMU-C dans la population est de 31 %, avec de fortes disparités entre les territoires : de 21 % pour la Martinique à 36 % pour La Réunion.

Autres données géographiques fournies par l’enquête santé et protection sociale (ESPS) publiées dans l’étude de l’Irdes : les bénéficiaires de la CMU-C sont surreprésentés dans les villes de plus de 20 000 habitants (hors Paris) et nettement sous-représentés dans les zones rurales, malgré la prévalence d’un taux de pauvreté assez important.

De plus, département par département, le taux de bénéficiaires de la CMU-C ne recouvre qu’imparfaitement la géographie de la pauvreté. Certains départements tels que la Haute-Corse et la Creuse affichent des taux de pauvreté élevés (22,5 % pour la Haute-Corse et 18,9 % pour la Creuse) et des taux de bénéficiaires de la CMU-C modérés.