Comme nous vous l’avions indiqué dans notre News du 4 octobre, la cour des Comptes préconise dans son dernier rapport sur la Sécurité sociale d’« élargir le rôle des opticiens à la prescription en première intention des équipements d’optique », sous réserve d’une formation complémentaire de niveau master (Bac +5). Et ce pour raccourcir les délais d’attente chez les ophtalmologistes et faire face à une diminution de l’ordre de 20% de la densité moyenne des praticiens d’ici 2030 (évaluation de la Cour des comptes).

Une recommandation contre laquelle s’insurge le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof).

Pour Thierry Bour, son président, si « nous sommes en phase avec l’objectif de réduire les délais d’attente pour un rendez-vous chez l’ophtalmologiste, les mesures proposées sont en total décalage avec la réalité du terrain ».

S’appuyant sur les mesures prises ces dernières années en concertation avec les pouvoirs publics, le Snof et les syndicats des opticiens et des orthoptistes, Thierry Bour déplore des préconisations qui « dessineraient un parcours de soins illisible pour le patient avec 3 professions prescriptrices : ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens-lunetiers à bac +5 ».

Et rappelle que les éléments indispensables, selon le Snof, pour réduire les délais de manière efficace et durable :

  • Augmentation du nombre d’ophtalmologistes formés. La prochaine réforme de l’Examen classant national et la remise en cause du numerus clausus devraient aller dans ce sens.
  • Déploiement à grande échelle du travail aidé (délégations de tâches aux orthoptistes, infirmières... déjà mise en place dans 60% des cabinets d'ophtalmologistes) qui vise à atteindre le « Zéro délai en 2022 ».
  • Intégration des évolutions technologiques à venir et de l’intelligence artificielle dans la pratique médicale qui permettra au médecin de gagner du temps et d’être plus polyvalent.

Le Snof déplore également dans le rapport de la cour des Comptes « un schéma qui limite considérablement l’accès au médecin et ne tient pas compte de la complexité du diagnostic médical ».