Ce mardi, le Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France) a réagi à un reportage sur la médecine à bas prix diffusé sur TF1 samedi 17 avril. La chaîne « pointe du doigt les dérives particulièrement inquiétantes de certains centres de santé, notamment ophtalmologiques, dans un contexte de déploiement du 100% Santé », résume le syndicat.

Thierry Bour dénonce sur TF1

Le Snof, dont le président Thierry Bour apparaît dans le reportage, « se félicite de cette enquête qui permet de mettre toute la lumière sur des facturations abusives qui auraient coûté au moins 22 millions d’euros en 2020 à la Cnam ».

Dans cette enquête diffusée dans l’émission Reportages, un journaliste effectue en caméra cachée un parcours médical dans un centre de santé, et le montre en suite à Thierry Bour. Le président du Snof déplore dans un premier temps la qualité des soins proposés, puis ensuite la facturation qui en découle. « C’est de la fraude. C’est de l’optimisation. On décide a priori d’actes qu’on va facturer quel que soit le motif de consultation du patient », dénonce-t-il devant la caméra.

Ce que le Snof reproche à certains centres

Le communiqué du jour rappelle ce que le Snof dénonce depuis 2 ans : « Certains centres de santé continuent de multiplier les actes non pertinents par patient et de les facturer, tout en affichant des cadences infernales 7 jours sur 7. Le tiers payant généralisé est détourné de son but, en permettant de masquer auprès des assurés la dépense réelle, bien supérieure en moyenne à celle des cabinets libéraux. Aucune facture n’est délivrée sur le moment.

De telles pratiques portent atteintes à la profession médicale dans son ensemble et représentent un coût effarant pour l’ensemble de la collectivité. […] Loin de s’être ralentie, la fraude aux actes non pertinents s’est même accrue. » Le syndicat s’appuie sur des chiffres de la Cnam indiquant que le nombre de bilans orthoptiques dans les centres de santé a plus que doublé par rapport à 2019, quand il a baissé de 10% en cabinet d’ophtalmologie et en orthoptie libérale.

« À défaut, ils devraient fermer »

En conclusion, le Snof « appelle l’Assurance Maladie, les pouvoirs publics et les fédérations de centres de santé à prendre de toute urgence la mesure du problème et de trouver rapidement les moyens à mettre en œuvre pour que ces centres de santé déviants trouvent un exercice conforme aux bonnes pratiques et à l’éthique médicale. À défaut, ils devraient fermer. La traçabilité réelle des actes et l’identification des professionnels intervenant physiquement auprès des patients sont aussi à construire. »