Au cours de la conférence de presse de ce matin, le Dr Thierry Bour, président du Snof, a dévoilé les résultats de l’édition 2021 de son étude sur les délais de rendez-vous en ophtalmologie. En contradiction avec les chiffres officiels de la Drees, qui avait projeté une forte baisse du nombre d’ophtalmologistes, le Snof se félicite d’une diminution des délais de rendez-vous, qu’il juge positive.

Une baisse des délais de rdv disparate

Cette enquête (réalisée avec le CSA) relève que le délai médian pour obtenir un rendez-vous a diminué de 16 jours entre 2019 et 2021, passant de 42 à 26 jours. Malgré une certaine disparité régionale, cette baisse se confirme depuis 2017 et s’accélèrerait même depuis 2020.

Un constat qui ne semble pas toujours partagé par les opticiens qu’Acuité a rencontré sur le Silmo 2021.

Selon Thierry Bour, l’objectif du « ZeroDélai2022 » pourrait être atteint prochainement : « C’est la preuve que les mesures que nous avons initiées depuis plus de dix ans portent leurs fruits et que leurs effets s’amplifient. Avec le développement du travail aidé, l’instauration de protocoles organisationnels et l’essor de la prise de RDV en ligne, […] la problématique des délais de RDV sera réglée d’ici 2 à 3 ans. Mais cela ne sera possible qu’à condition que les pouvoirs publics continuent de soutenir cette dynamique avec des mesures cohérentes et utiles et qu’ils ne la cassent pas avec des mesures contre-productives et confuses. »

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Opposition à la prescription en autonomie par les orthoptistes

Le Snof préconise plutôt de poursuivre le développement du travail aidé, des cabinets secondaires des sites en ligne et de la téléexpertise, afin de réduire davantage les délais d’attente. L’opposition croissante des ophtalmologistes, contre la mise en place de la mesure 42 du PLFSS (prévoyant d’autoriser les orthoptistes à prescrire les lunettes et les lentilles) semble légitime pour Thierry Bour :

« Nous attendons maintenant que les pouvoirs publics […] ne s’engagent surtout pas dans la voie de la démédicalisation du suivi d’une partie de la population, comme cela est actuellement proposé dans l’article 42 du PLFSS 2022.Si nous soutenons la délégation des tâches, la grande majorité des ophtalmologistes alertent sur la proposition du gouvernement d’élargir les prérogatives des orthoptistes de niveau licence (bac+3), pour réaliser en autonomie et sans contrôle des actes jusqu’à présent réservés aux médecins.

Une situation jugée absurde et surtout dangereuse pour les patients, faisant reculer le dépistage et la prise en charge des pathologies oculaires, par près de 90% des ophtalmologistes d’après une enquête du Snof auprès des ophtalmologistes. L’ophtalmologiste doit rester le garant des soins visuels ! »