Dans le cadre du pacte de lutte contre les déserts médicaux annoncé par François Bayrou en avril dernier, le ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux soins a publié, le 27 juin 2025, la cartographie des 151 zones prioritaires qui accueilleront, dès septembre 2025, les médecins volontaires dans le cadre de la mission de solidarité territoriale, selon les mots du ministère. Rappelons cependant que les médecins qui ne seront pas volontaires feront l'objet de sanctions financières : il ne s'agit donc pas de volontariat mais bien d'obligation. 

 

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Sans surprise, cette carte interactive (disponible sur le site du ministère) reprend globalement celle de la densité de population des territoires : plus elle est basse, moins il y a de médecins. C'est d'ailleurs valable pour tous les autres types de services et commerces. Lorsqu'il n'y a même pas une boulangerie dans le village, comment peut-on espérer qu'une nouvelle clinique médicale ouvre ses portes ?

La densité de population moyenne est de 119 habitants/km2 en France métropolitaine, avec de fortes disparités, allant de 58 en Bourgogne-Franche-Comté à plus de 1 000 en Île-de-France.

 

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Densité de population en France en 2024 @Observatoire des territoires

 

Quelques exemples de territoires identifiés comme désert médical par le ministère de la Santé : 

  • Communauté de communes Arnon Boischaut Cher : 21 habitants/km2 ;
  • Communauté de communes Vallée de la Dordogne et Forêt Bessède : 36 habitants/km2 ;

  • Communauté de communes du Pays Châtillonnais : 11 habitants/km2 ;

  • Communauté de communes des Portes de Meuse : 21 habitants/km2 ;

  • Communauté de communes Roi Morvan Communauté : 32 habitants/km2

  • Etc

Ce sont toutes des zones rurales avec une très faible densité de population. Dans leur intégralité, elles regroupent 2,5 millions de Français. 

Le ministère indique que : « à partir de septembre 2025, ces zones rouges disposeront progressivement de cabinets dits « solidaires », qui fonctionneront sur un système de rotation entre médecins. Sur la base du volontariat, médecins en exercice ou retraités pourront y intervenir afin de garantir une offre de soins de proximité. Cette première phase « pilote » sera suivie d’une phase de généralisation au cours de l’année 2026 ».

Quel type de médecine concernée ?

Si un médecin généraliste n'a pas besoin de beaucoup de matériel pour exercer, autant rappeler que pour l'ophtalmologie c'est tout le contraire. Un plateau technique est extrêmement couteux et n'est pas mobile. Si le Snof estime que l'accès aux soins visuels s'améliore dans les zones rurales grâce aux "sites secondaires" et au travail aidé, cela sera-t-il suffisant pour atteindre les objectifs du ministère de la Santé ?