« Non à la démédicalisation de la prise en charge de la surdité ». Le Syndicat National des médecins spécialisés en ORL et CCF (Snorl) et le Syndicat National des Audioprothésistes (Unsaf) s’insurgent contre la « Charte Qualité Kalivia Audio 2015 ». Edité dans le cadre du renouvellement de son réseau d’audioprothésistes, en partenariat avec Malakoff Médéric et l’Union Harmonie Mutuelles, le document indique que la plateforme « souhaite proposer aux bénéficiaires du réseau, un service de prévention auditive. Le centre offre ainsi à tout bénéficiaire un bilan auditif, sans frais ni obligation d’achat comprenant une otoscopie, une audiométrie tonale et vocale. En cas de déficience auditive avérée, l’audioprothésiste du Centre invite le bénéficiaire du réseau à prendre contact avec son médecin traitant ».

Mais pour les organisations professionnelles, « la rédaction de ce document se révèle contraire aux règles en vigueur ». Elles rappellent que « l’examen des tympans ainsi que l’audiométrie tonale et vocale visant à porter un diagnostic est exclusivement du domaine de compétence d’un médecin ». Et d’ajouter : « la prescription d’une audioprothèse doit être faite par un médecin ORL après élimination des autres modalités thérapeutiques ».

Les deux syndicats « s’opposent donc à la diffusion en l’état de cette charte » et demandent à « l’ensemble des audioprothésistes de ne pas répondre pour l’instant à l’appel à propositions » du réseau Kalivia Audio 2015. Toutefois, les discussions ne sont pas fermées : Luis Godinho, président de l’Unsaf, souhaite « instaurer un contact avec les complémentaires ce qui n’avait pas été fait jusqu’à maintenant ». Afin d’aider les patients, il invite les audioprothésistes et les Ocam à travailler ensemble : « Nous sommes prêts à faire des efforts raisonnables, ouvrir un débat public mais pas une bataille ».