jean-michel_riedweg.pngSi notre profession est réputée pour son éclatement syndical, il n’en est rien du côté des fabricants. Les différentes organisations professionnelles regroupant lunetiers, verriers et laboratoires de contactologie, ont décidé de s’unir pour avoir plus de poids face aux pouvoirs publics. Interview de Jean-Michel Riedweg, président du Sidol (Syndicat des importateurs et distributeurs en optique-lunetterie).

Acuite.fr : Comment voyez-vous l’évolution de la filière ?

Jean-Michel Riedweg : Nous avons vu le creux de la vague, avec une économie générale qui a énormément souffert et rebondit actuellement. Il y a aujourd’hui la place pour un marché « prémium » où les valeurs ajoutées sont importantes et où l’opticien peut créer son univers. Il faut de tout bien évidemment, mais  les clients, en dehors de ceux qui veulent un reste à charge nul, se laissent convaincre par la qualité, le service, le design...

C’est pourquoi la politique du Sidol est celle de la valeur ajoutée. Nous avons un vrai savoir-faire et une excellente connaissance de nos marchés. Les opticiens sont en attente d’informations et veulent franchir ce cap du reste à charge « 0 ». Ils veulent mettre en avant la qualité technique de leurs produits, leur savoir-faire et leurs compétences. De son côté, le client final a besoin aussi d’être sécurisé sur ce qu’il achète. Nous parlons quand même d’un produit médical.

A : Vous engagez-vous à soutenir les opticiens dans ce sens ?

JM.R. : Nous nous engageons à les accompagner dans ce processus et l’ensemble des acteurs de l’industrie a cette vision de notre métier pour l’avenir. C’est pourquoi le Sidol, mais aussi Leoo (Les entreprises de l'optique ophtalmique) et le Syffoc (Syndicat des fabricants et fournisseurs d'optique de contact), veulent unir leurs forces au Gifo (Groupement des industries françaises de l'optique). Nous parlerons ainsi d’une seule et même voix aux opticiens et au législateur, dans l’objectif de défendre le savoir-faire de la profession.

A : Comment cette union va-t-elle se traduire ?

JM.R. : Nous sommes en pourparler avec les différents syndicats. Cela se fera naturellement puisqu’aujourd’hui nous travaillons tous pour les mêmes clients et dans un même but. Il est donc tout à fait naturel que nous nous retrouvions sous une seule et unique enseigne pour avancer dans une seule et unique direction, celle de la satisfaction du client final. Chaque syndicat gardera toutefois sa pluralité et son ADN.

A : Allez-vous mener davantage d’actions auprès des pouvoirs publics ?

JM.R. : Bien entendu ! L’union ne fera pas tout, ça nécessite des actions. Il faut mener des combats et réformer aussi dans notre métier, s’adapter au marché, être créatif et inventif. Le Sidol apporte sa contribution avec son exposition à l’international et nous allons nous battre ensemble pour le bien commun.

A : Quelles sont les actions et l’agenda envisagés ?

JM.R. : Il y a des idées mais elles restent encore confidentielles. Nous savons que le métier connaît aujourd’hui de nouveaux acteurs, en l’occurrence les complémentaires santé. Nous devons parler avec ces organismes et donner notre point de vue. C’est important d’être écouté et entendu car nous représentons une industrie lourde avec énormément d’emplois. Enfin pour l’agenda, nous voyons les choses à court terme, à l’horizon 2016.