En réaction à la nouvelle étude de l'UFC-Que Choisir sur l'accès aux soins des Français, la ministre de la Santé et la Cnam (Caisse nationale de l'Assurance maladie) contestent les chiffres avancés par l'association de consommateurs. Pour mémoire, publiée le 29 juin, cette enquête pointe du doigt l'échec des mesures politiques en matière de santé avec pour conséquence « l'aggravation de la fracture sanitaire » en médecine générale mais aussi en pédiatrie, gynécologie et ophtalmologie.

Aussi, entre 2012 et 2016, l’accès des Français aux ophtalmologistes a diminué pour 38% d'entre eux, selon l'UFC-Que choisir qui affirme que :

  • 7,4 millions de personnes se trouvent en situation de désert médical,
  • 10,3 millions de personnes ont un accès difficile,
  • soit 28% des Français sont en situation de « fracture sanitaire ».

"Contrevérités absolues"

Marisol Touraine dénonce les biais de l'étude et les « contrevérités absolues » de l'association de consommateurs. « Le nombre de médecins a augmenté et ceux exerçant dans les centres de santé n'ont pas été pris en compte », a-t-elle notamment critiqué. De son côté, la Cnam conteste l'analyse de l'UFC-Que choisir sur les dépassements d'honoraires : « Cette approche n'est pas celle qui reflète le mieux la réalité des restes à charge pour les patients, souligne-t-elle. Celle-ci ne mesure pas la dépense supportée in fine par l'assuré ».

Aussi, le taux de dépassement moyen aurait en réalité baissé chez les médecins de secteur II. « Il est passé, pour l'ensemble des médecins de secteur II, de 55,4% en 2012 à 54,1% en 2014 et à 53,3% à fin 2015 », selon la Cnam qui remet aussi en cause les chiffres sur les compléments d'honoraires par spécialité. Le taux moyen des dépassements aurait ainsi baissé de 60,5% à 57,2% pour les ophtalmologistes entre 2012 et 2015.

Enfin, la Caisse estime qu'il « conviendrait de rapporter l'évolution des dépassements observés à ce qu'elle aurait été spontanément, si la tendance historique s'était poursuivie », explique-t-elle : « 385 millions d'euros de dépassements ont été évités par rapport au tendanciel des années précédentes (...) ce qui est très supérieur aux 59 millions d'euros avancés par l'UFC », réplique-t-elle en insistant sur le fait que les « résultats obtenus au cours des trois dernières années (en matière de politique de santé) constituent une rupture incontestable par rapport à l'évolution observée sur la longue période ».