Le torchon brûle. Nous vous en avons déjà parlé, un article du PLFSS 2022 prévoit d’encadrer les dispositifs de tiers-payant mis en place par les Ocam. Celles-ci avaient déjà grondé avant d’être tancées par le Rof. Ce mardi, l’Association des Plateformes Santé (APFS) en remet une couche et s’attaque frontalement aux opticiens.

La faute des opticiens

Dénonçant une désinformation orchestrée, l’organisme « constate le peu de goût dont semble faire preuve une majorité d’opticiens sur le terrain pour accompagner la vente d’équipements 100% Santé, qui représente moins de 3% des ventes (hors assurés CSS) depuis la mise en place de la réforme dans le domaine de l’optique. » L’APFS veut « rétablir des chiffres objectivés afin d’éclairer la décision publique et celle du législateur ».

Elle insiste en premier lieu sur le fait que « 95% au moins des contrats complémentaires santé […] proposent déjà un TP intégral sur le 100% Santé, mais en laissant aux professionnels la possibilité d’y recourir ou pas ». Et analyse : « Si certains achats d’optique sont effectués sans TP sur le panier A, ce n’est en aucune manière du fait des Ocam ou de leurs opérateurs. »

La course aux informations

Ainsi, l’APFS juge que ce n’est pas en encadrant les dispositifs de TP que la réforme 100% Santé fonctionnera mieux. L’Association crie à l’« instrumentalisation politique » et à la volonté « d’empêcher les Ocam et les réseaux de soins d’avoir accès à des informations essentielles sur les équipements qu’ils remboursent ».

De 100% Santé à « 100% aveugle »

Et du fait de ce manque d’informations, l’Association craint des difficultés dans leurs contrôles qualité et de lutte anti-fraude. « Un autre nouveau dispositif de TP "100% Sécurité Sociale" a toutes les chances de se révéler "100% aveugle" pour les payeurs principaux que sont les Ocam. […] Le niveau de fraudes et d’abus risque lui d’être considérablement augmenté sans que nous n’ayons plus aucun moyen de le détecter et de lutter efficacement contre. »

Alors que le PLFSS doit encore repasser à l’Assemblée nationale pour son adoption finale, l’APFS appelle les parlementaires à « reconsidérer le sujet avec le plus d’objectivité possible pour éviter que soient atteints les desseins peu avouables de paralysie des Ocam dans leur mission de contrôle légitime, en tant que payeurs de loin majoritaires des dépenses optiques ».