Un peu plus d’un mois après le redémarrage de l’activité optique, le Rassemblement des opticiens de France (Rof) et la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) ont publié récemment une newsletter. Les 2 syndicats font le point sur la reprise et évoquent les dossiers en cours.

« Reprise de l’activité, meilleure qu’anticipée »

« Nous constatons que la reprise de l’activité a été meilleure qu’anticipée », souligne André Balbi, président du Rof. Mais, comme nous l’ont indiqué les dirigeants d’enseigne et la Centrale des opticiens (CDO), l’incertitude porte sur les prochains mois en raison de la pénurie d’ordonnances (entre 2-3 millions). « Nous n’avons que peu de visibilité sur les ordonnances anté Covid-19 en attente de réalisation, tandis que les flux en cabinets d’ophtalmologistes sont toujours inférieurs au niveau de l’année dernière », poursuit-il. Selon une enquête réalisée par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), depuis le 11 mai, seuls 2/3 des ophtalmologistes ont repris une activité entre 60% et 100%.

« Il ne pourra pas y avoir de reprise en volume. Nous sommes sur une économie de reports. Il y aura une baisse des prescriptions ; les ophtalmologistes ayant mieux à faire que de prescrire des lunettes. Le marché est asphyxié, il ne peut redémarrer sans la mise en place de mesures libérant la délivrance des ordonnances », explique de son côté, Alain Gerbel, président de la Fnof.

Nouveau report de la mise en place des codes LPP fabricants

En parallèle de la gestion de l’impact du Covid-19, les 2 présidents mènent actuellement d’autres dossiers, dont celui de la mise en place des codes LPP fabricants. L’entrée en vigueur a été repoussée au 1er janvier 2021. Par ailleurs, un code spécifique va être créé pour que les montures n’ayant pas été référencées par un fournisseur puisse continuer à être prises en charge.

Des réunions se déroulent actuellement entre les syndicats d’optiques, le Groupement des industriels et fabricants de l'optique (Gifo) et l’EDI optique afin que la mise en place de ces codes s’opère « sans bug technique dans les magasins au 1er janvier prochain ». Au total, 10 000 codes vont être intégrés dans les logiciels.

« L’avis de la Cnil nous donne la possibilité de reprendre en main notre profession »

Autre sujet majeur évoqué : la transmission des codes LPP aux Ocam. Le Rof a réalisé un modèle de courrier à adresser à chaque Ocam demandant la transmission de la prescription et des codes LPP détaillés. « En attendant l’intégration des recommandations de la Cnil dans la loi, l’éventuelle transmission des codes LPP détaillés lors d’une prise en charge avec tiers payant devra être justifiée et motivée par les Ocam », affirme André Balbi, qui annonce des échanges à ce sujet prochainement avec les complémentaires santé.

« L’avis de la Cnil nous donne la possibilité de reprendre en main notre profession, d’inventer un nouveau modèle économique (…). Il faut refuser le tiers payant imposé et non négocié, il faut refuser la régulation des prix à l’aveugle », conclut Alain Gerbel.