L'Observatoire des Enjeux de la Vision a été créé en mars 2013 et depuis, son travail de collecte a permis de rassembler une centaine d'études du monde entier, révélant que la mauvaise vision est le premier handicap mondial et concerne 4,2 milliards de personnes. En France, les données manquent, mais pas les idées, comme en témoigne Jean-Felix Biosse Duplan. Revenant sur la loi interdisant aux opticiens la pratique du colportage, qui date du 5 juin 1944, le président de l'Observatoire estime que cette loi « semble aujourd'hui inadaptée. »

Selon lui, « il y a environ 1,5 millions de Français vivants dans des établissements d'hébergement pour personnes âgées (EHPA). D'après les études de l'OMS que nous avons parcourues, précise-t-il, il y a environ 30% des personnes âgées qui ont une mauvaise vision non corrigée, ce qui ferait près de 500 000 personnes en France qui auraient besoin d'avoir une bonne vision, et qui ne l'ont pas.
Ces personnes sont à un âge où souvent il leur est difficile de se déplacer pour aller voir un ophtalmologiste, puis un opticien. Elles ne font donc pas corriger leur vision. » Il faudrait, selon Jean-Felix Biosse Duplan, que le législateur modifie cette loi : « cela permettrait d'une part, d'apporter quelques points de croissance aux opticiens et ophtalmologistes, et d'autre part, d'améliorer les conditions de vie de ces personnes de façon très significative. »

Pour son président, l'Observatoire agit comme un « révélateur ». Un révélateur des coûts d'une mauvaise vision que la plupart des Français, les politiques et les médias ignorent et qui, pourtant, peuvent atteindre des sommes astronomiques et causer des troubles personnels importants.
Mais les pistes d'amélioration existent, l'Observatoire se fait fort d'en découvrir quelques unes, comme cette autre, vue en Allemagne, et où l'employeur a obligation de faire passer un examen de vue lors de chaque processus d'embauche. On prétextera que cela coûte encore de l'argent, mais suivant les mots de Jean-Felix Biosse Duplan, « quand on sait qu'un employé dans une entreprise qui n'a pas eu d'examen de vue, va coûter à la fin de l'année 62% plus cher à son employeur que celui qui a été examiné, ça fait réfléchir. »