Selon l'Inserm, 1 à 2 % des plus de 40 ans seraient atteints de glaucome. Une proportion atteignant les 10% pour les plus de 70 ans. En France, 800 000 personnes sont traitées mais entre 400 000 et 500 000 de plus souffriraient de cette maladie dégénérative sans le savoir. Les patients doivent être suivis régulièrement, via des examens oculaires réalisés à l'hôpital 2 fois par an. Et les rendez-vous sont parfois très long à obtenir, particulièrement en cette période de crise où les mesures sanitaires sont renforcées et les hôpitaux débordés.

Une méthode correspondant presque parfaitement à l’hôpital

Pour ne pas délaisser les patients, le suivi à domicile pourrait être une solution efficace. C'est en tout cas ce que suggère une étude de la City, University of London, publiée dans l'American Journal of Ophthalmology. Vingt Anglais atteints de glaucome y ont participé via un test oculaire à effectuer sur tablette. Une fois par mois pendant 6 mois, ils ont ainsi testé leurs yeux de chez eux.

La méthode est similaire à un rendez-vous classique : regarder une croix présente sur l'écran et signaler la détection d'un point lumineux. La caméra de l'appareil a enregistré les patients et l'intelligence artificielle a contrôlé que le test était réalisé correctement.

Bilan : 98% de ces tests à domicile ont été menés avec succès, débouchant sur des données en accord avec les évaluations cliniques de référence. Mieux encore, combiner ces données de tests à domicile avec celles des cliniques réduirait les erreurs de mesure.

Encore des précisions à apporter sur la durée

« C'est une nouvelle extrêmement intéressante », se réjouit Pete Jones, auteur de l'étude et maître de conférence à la City, University of London. « Une surveillance à domicile efficace serait une solution gagnante pour les patients, le personnel soignant et les contribuables, et il semble que la technologie soit enfin au point pour en faire une réalité ».

Si cette étude suggère que les tests oculaires pour le glaucome pourraient être effectués avec précision à domicile, et par les patients eux-mêmes, il reste à déterminer si cette méthode est viable sur des périodes plus longues, l'étude n’ayant été réalisée que sur 6 mois.