Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud et Gérald Darmanin se sont exprimés ce lundi matin. Si Olivier Véran, ministre de la Santé, a mis en garde les Français d'une éventuelle « remise en question » du 11 mai, ses collègues tablent bien sur une reprise de l'activité dans une semaine. Voici ce qu'il faut retenir des interventions des 3 ministres ce matin, au sujet de la reprise, du chômage partiel, du fonds de solidarité, du report des charges et des mesures de sécurité.
 

Bruno Le Maire, invité de France Inter : « Il y aura des faillites »

« Le confinement, ce n'est pas une vie. [...] Il est indispensable que le plus grand nombre de Français puissent reprendre le chemin du travail, retrouver une vie la plus normale possible. » Le ministre de l'Économie a rappelé sa volonté que tout soit prêt le 11 mai et que les commerces rouvrent. Avec une pensée aussi pour « les secteurs d’activité dans lesquels l’économie a été à l’arrêt, alors même qu’ils étaient encore ouverts ». Ceux-ci « doivent pouvoir redémarrer le plus vite possible ».

Concernant les aides de l'État, Bruno Le Maire a indiqué que le fonds de solidarité subsisterait jusqu'à fin mai pour les commerces en difficulté. À partir du 1er juin, il sera maintenu pour ceux dont l’activité continue à être fermée. Ce fonds, rappelons-le, permet d'obtenir une aide pouvant aller jusqu'à 5 000 euros, utile notamment en cas d'impossibilité de payer son loyer. Bruno Le Maire a également annoncé que les indépendants sans salarié peuvent désormais y accéder.

Enfin, le ministre de l'Économie a, avec gravité, voulu jouer la franchise concernant l'avenir : « Il y aura des faillites, je ne l’ai jamais caché. Il y en aura dans certaines petites entreprises, dans les commerces, nous le savons. » Il a aussi affirmé que « le plus dur est devant nous du point de vue économique ».

 

Muriel Pénicaud, invitée de France Info : « Il y aura des contrôles pour s'assurer de la protection des salariés »

La ministre du Travail a réaffirmé que le chômage partiel, qui concerne 11,7 millions de salariés et 910 000 entreprises, va subsister. Mais l'État prendra certainement en charge une plus petite part. « Des discussions sont en cours », a-t-elle précisé.

Muriel Pénicaud a aussi assuré qu'il y aurait des contrôles pour s'assurer que les entreprises respectent bien les mesures du protocole de déconfinement : port du masque quand il est obligatoire, gestes barrière, protection des salariés, désinfection des locaux, etc.
 

Gérald Darmanin, invité de BFMTV : « Le report des charges est prolongé au mois de mai »

Le ministre de l'Action et des Comptes publics a notamment évoqué le report des charges : « Il y a aujourd'hui 17 milliards d'euros de charges qui ont été reportés. Ce sera encore le cas au mois de mai, ce qui représente potentiellement 23 milliards d'euros de charges que paient les entreprises. »

Gérald Darmanin a bien précisé que cette nouvelle possibilité de report des charges était possible « alors même que l'on va reprendre le 11 mai ». Il a rappelé que cela se faisait de façon automatique pour tous les indépendants et TPE. Pour les PME et plus grandes entreprises, elles doivent demander aux Urssaf. « Nous verrons plus tard s'il faut encore le faire au mois de juin », a-t-il ajouté.