Mesure phare du gouvernement depuis le début de la crise, le chômage partiel bénéficie aujourd'hui à 11,3 millions de salariés selon les derniers chiffres, représentant plus d'un employé sur 2 dans le secteur privé. Près de 900 000 entreprises y ont eut recours. Progressivement, et conjointement à la première phase du déconfinement détaillée par Édouard Philippe, le dispositif va évoluer.

D'abord, il faut noter son individualisation. Jusqu'à maintenant, l'employeur ne pouvait pas « privilégier » un salarié plutôt qu'un autre : si chômage partiel il doit y avoir dans l'entreprise, les employés de même statut devaient y être inscrits avec les mêmes conditions. Pas question qu'un y soit et pas l'autre. Désormais, il est possible de mettre certains salariés au chômage partiel et que d'autres continuent de travailler, comme le stipule l'ordonnance du 22 avril. Cela a pour but de permettre une reprise progressive de l'activité.

Des changements dus à la reprise de l'école

On note également 2 changements majeurs pour le mois de mai :

  • Les revenus supérieurs à 3 840 euros nets qui bénéficient du chômage partiel seront soumis à cotisations
  • Les salariés en arrêt de travail pour garde d'enfants ou pour vulnérabilité car atteints de maladie chronique, et qui touchent donc 90% de leur salaire net, seront placé au chômage partiel et verront donc leur revenu diminuer

Aussi, si votre employeur vous pousse à reprendre le travail le 11 mai et que vous devez garder votre enfant, vous devrez lui transmettre une attestation de nécessité de garde d'enfant afin de bénéficier encore du chômage partiel. Cela sera possible malgré la réouverture de certaines classes, car cela se fera sur la base du volontariat... mais seulement jusqu'à fin mai. À partir du 1er juin, cette notion de volontariat disparaîtra et il vous faudra obtenir, le cas échéant, une attestation de l'établissement scolaire justifiant son incapacité à accueillir votre enfant.

Une baisse de la prise en charge des salaires par l'État

Ce n'est pas tout ce qui changera au 1er juin. Sur le plan financier, le chômage partiel évoluera également. Il ne s'agit pas de sortir tout le monde d'un coup et entièrement du chômage partiel, mais de préparer (très) progressivement sa fin. Pour réaliser cela, le taux de prise en charge des salaires par l'État va petit à petit baisser. « Il s’agit pas simplement d’augmenter le reste à charge pour les entreprises », a expliqué sur France Inter Muriel Pénicaud, ministre du Travail.

Si ce changement concernera toutes les demandes, et pas seulement celles faites à partir du 1er juin, elle ne s'appliquera pas aux entreprises qui ne peuvent pas redémarrer leur activité en raison des conditions sanitaires (restaurants, bars, hôtels, grands musées, cinémas, etc.). Vous serez donc concernés. On rappelle que, pour le moment, un salarié en chômage partiel touche environ 70% de son salaire brut, soit environ 84% du net.