Nous vous en parlions début octobre, le gouvernement relance le dossier médical partagé (DMP) à l’échelle nationale. Il a été généralisé mardi 6 novembre par Agnès Buzyn, la ministre de la Santé et des solidarités, et Nicolas Revel, le directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM). C’est désormais l’Assurance maladie qui pilote le projet, forte de sa base de données sur les patients.

« Maintes fois annoncé, maintes fois repoussé, le dossier médical partagé (DMP) doit devenir demain une évidence pour tous les Français, comme l’est devenue la carte Vitale », a déclaré Agnès Buzyn.

Après des années d’atermoiements (il a été initié en 2004, par Philippe Douste-Blazy, ndlr), le gouvernement souhaite atteindre les 40 millions de DMP en 2022. Actuellement, 1,8 million de dossiers sont ouverts, depuis la phase d’expérimentation qui a débuté en janvier 2017 dans 9 départements*.

Comment l’ouvrir ? C’est à l’assuré de le créer soit en pharmacie, à l’accueil d’une caisse de l’Assurance maladie, sur Internet ou bien via l’application DMP : Dossier médical partagé (disponible sur l’Apple Store et Google Play).

Quant à vous, opticiens, pour être habilité à accéder au DMP de vos porteurs, vous devez disposer d’une Carte de professionnel de santé (CPS) valide. Un outil en ligne de diagnostic automatique vous permet aussi de vérifier la configuration de votre poste de travail.

L’ambition de ce carnet de santé dématérialisé réside dans la meilleure coordination entre les praticiens qui interviennent dans le parcours de santé du patient. Notamment en simplifiant la transmission des informations entre professionnels de santé, il permet d’éviter les examens inutiles, de prévenir le risque d’interaction entre médicaments et de mieux prendre en charge les urgences.

Dans notre secteur, il facilitera la communication entre les ophtalmologistes, les orthoptistes et les opticiens. Une nécessité suite au décret de 2016, qui dans le cadre d'un renouvellement de lunettes ou de lentilles module la durée de validité d'une ordonnance en fonction de l'âge et, en cas d’adaptation de la correction, vous oblige à transmettre les résultats de la réfraction à l'ophtalmologiste référent.

Pour atteindre ses objectifs, l’Assurance maladie dispose d’un budget annuel de 15 millions d’euros et va mettre en place une campagne de communication pour inciter les Français à ouvrir leur DMP, intitulée « DMP : La mémoire de votre santé ». Une nouvelle version de l’application mobile sera accessible avant la fin de l’année 2018.

Appelé à évoluer, un espace réservé aux directives anticipées sur la fin de vie (souhaits concernant la fin de vie) sera ouvert dans ce carnet de santé dématérialisé dès avril 2019.

*Bas-Rhin, Bayonne, Côtes d'Armor, Doubs, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Puy-de-Dôme, Somme, Val-de-Marne.