A l'origine de l'implant Argus II, la société Second Sight Medical Product lance une étude visant à évaluer si les patients non-voyants, avec une perte totale de vision centrale due à une Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), pourront bénéficier de rétines artificielles. Commercialisées en Europe depuis 2011, ces dernières sont actuellement destinées aux personnes atteintes de pathologies comme la rétinite pigmentaire. Cette technologie révolutionnaire pourrait changer la vie de millions de personnes en restaurant une partie de leur fonction visuelle et en gagnant en indépendance.

Alors que le Gouvernement a annoncé, le 14 août dernier, le remboursement intégral et sans avance de frais de la prothèse épirétinienne dans le cadre du « forfait innovation », on estime aujourd’hui qu’entre 20 et 25 millions de personnes à travers le monde souffrent de DMLA sèche, dont 1 million en France. Une maladie à laquelle l’Argus II pourrait apporter une solution. « Il s’agit d’un essai important car, jusqu’à maintenant, on ne pensait pas que la rétine artificielle pouvait convenir aux personnes atteintes de DMLA », a indiqué Tony Rucinski, Directeur Général de la Macular Society. « Nous suivrons ces travaux avec attention… une société qui vieillit implique que plus de personnes seront touchées dans les années à venir. Il est impératif de trouver de nouveaux traitements. Ces recherches vont dans le bon sens ».

Rappelons que l'Argus II fonctionne grâce à la conversion de vidéos. Une caméra minuscule, placée sur des lunettes, filme des images. Un ordinateur de la taille d'un téléphone portable, qui se porte à la ceinture, les traite et les imprime via une liaison sans fil sur la puce électronique implantée sur la rétine. L'implant transmet des signaux aux cellules ganglionnaires de la rétine. Ces signaux sont interprétés comme des images par les aveugles, après plusieurs mois d'apprentissage.

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