Santé

Les inégalités d'accès aux ophtalmologistes s'aggravent (encore), selon la Drees

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Mise à jour du 20/07/2016 à 14:18 : 10 postes en moins pour l’ophtalmologie !

Le nombre d’internes en ophtalmologie a été revu à la baisse avec seulement 149 postes pour la rentrée 2016, soit 10 de moins par rapport à l’année précédente. Thierry Bour, Président du Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF), s’indigne de cette décision des pouvoirs publics.

Moins de 15 jours après la parution d'une nouvelle étude de l'UFC-Que Choisir sur les difficultés d'accès des Français aux soins ophtalmologiques, la Drees confirme le constat : les inégalités d’accessibilité géographique ont augmenté de 2010 à 2013. "Plus qu’entre régions, les disparités sont fortes entre types de communes", explique Noémie Vergier, auteur de la note "Accessibilité aux professionnels de santé libéraux".

Des disparités essentiellement entre types de communes

En moyenne, 6 ophtalmologistes en équivalents temps plein (ETP) sont disponibles pour 100 000 habitants en 2013, soit une accessibilité en baisse de 7% par rapport à 2010. C'est l'unité urbaine de Paris qui est la mieux lotie avec 8 spécialistes pour 100 000 habitants (-3% vs 2010), suivie des communes des grands pôles urbains (7 ophtalmologistes pour 100 000 habitants, -6% vs 2010). Sans surprise, les communes isolées sans influence des pôles urbains sont celles dont l'accès à la santé visuelle est le plus faible avec 1 spécialiste pour 100 000 habitants (-11% vs 2010).

En parallèle, la Drees note que plus de la moitié de l’offre de soins en ophtalmologie au niveau national est fournie par des professionnels de secteur 2. Et c'est à Paris que la part d'accessibilité aux tarifs conventionnés est la plus faible avec seulement 23% de spécialistes installés en secteur 1, contre 46% dans les grands pôles urbains. Cette proportion augmente aussi avec l'isolement : le nombre d'ophtalmologistes en secteur 1 est plus important dans les petits et moyens pôles, ainsi que dans les communes isolées.

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Logique de polarisation

Ainsi, "la répartition des professionnels non conventionnés en secteur 1 suit donc une logique de polarisation", explique Noémie Vergier. Installés en secteur 2, ils sont localisés dans les zones à forte accessibilité. Plus les pôles urbains sont petits, plus l’accessibilité aux spécialistes est faible mais plus elle correspond à des tarifs conventionnés.

Les disparités sont de ce fait beaucoup moins fortes sur l’offre de soins en secteur 1 que sur les deux secteurs confondus. Par exemple, "l’accessibilité aux ophtalmologues est 5 à 6 fois plus forte dans les grands pôles que dans les communes isolées, mais elle n’est que 2 fois plus forte si l’on ne considère que les professionnels de secteur 1", analyse la Drees qui note toutefois que la perspective des départs à la retraite fragilise les communes isolées.

Opticiens et orthoptistes, "base solide et active" de la filière

Pour remédier à cette situation, le Gouvernement mise sur la coopération entre les "3O". "Suite au rapport Igas relatif à la filière visuelle, les travaux engagés et concertés avec les professionnels concernés, ont pu aboutir au vote des deux articles au sein de la loi de modernisation du système de santé. Ces dispositions ont pour objectif d'offrir aux patients un accès facilité à la filière visuelle en s'appuyant sur une complémentarité renforcée entre les trois professions de la filière à savoir les ophtalmologistes, les orthoptistes et les opticiens-lunetiers", signifiait récemment le Gouvernement

 

Écrit par la Rédaction
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