Amazon serait en plein développement d’une paire de lunettes connectées, un terrain que le géant industriel n’avait pas encore investi. L’affaire a été dévoilée par le Financial Times (FT), selon des sources proches du groupe.

Après les « Spectacles » de Snapchat, les « Hololens » de Microsoft et les « Google Glass » du géant de l’Internet, l’entreprise américaine de commerce en ligne semble vouloir lancer ses propres lunettes connectées. Pour se démarquer de ses concurrents, elle a choisi une technologie découverte il y a longtemps : la conduction osseuse. Ce concept désigne le phénomène de propagation du son jusqu’à l’oreille interne à travers les os du crâne.

Ainsi, ces lunettes se concentreraient uniquement sur l’audio plutôt que sur l’ajout de données dans le champ visuel du porteur. Pour ce projet, Amazon souhaite, selon le FT, lier ses lunettes à son intelligence artificielle, Alexa, dévoilée en début d’année.

Dépourvue de caméra ou autre technologie lourde, la paire serait identique à des lunettes classiques mais pourrait se connecter à un portable. L’utilisateur s’adresserait à Alexa avec sa voix et entendrait la réponse grâce à la conduction osseuse, sans avoir à utiliser ses mains. Même si cela peut attirer les regards curieux des passants, l’avantage réside dans le fait que l’utilisateur ne sera pas coupé du monde extérieur et entendra parfaitement les bruits qui l’entourent. Chose qu’il ne peut pas faire avec ses écouteurs ou son casque.

L’annonce de ce projet n’est pas très surprenante quand on sait que Babak Parviz, l’homme derrière les « Smart Contact Lens » et les « Google Glass » est, depuis 2014, le vice-président de la société. Mais la mise en place des SmartGlass du géant de l’Internet a été un échec. Google a dû suspendre la vente grand public et en faire un usage réservé aux entreprises. Quant aux autres lunettes connectées, le résultat reste pour le moment décevant et montre que le secteur peine encore à décoller. Selon les chiffres dévoilés par Snapchat et repris dans Les Echos, les « Spectacles » n’ont été vendues qu’à 60 000 exemplaires aux Etats-Unis, 5 mois après leur commercialisation, ce qui ne représente que 5,5% du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Reste à voir si Amazon, 1er dans le domaine de la vente électronique, arrivera à mieux faire. Le géant de l'e-commerce a réalisé une augmentation de 4% de son chiffre d’affaires au 1er trimestre 2017, à hauteur de 724 millions de dollars contre 513 millions un an plus tôt.

En ayant choisi d’épurer ses montures et en privilégiant l’audio, le groupe aurait peut-être une chance de se démarquer et de faire décoller les ventes dans le secteur des wearables.