Hier, 13 décembre, était le jour de la sainte Lucie. Sainte patronne des opticiens, des malvoyants et des ophtalmologistes, entre autres, Lucie de Syracuse est une figure du début de 4e siècle. Mais pourquoi ?
Pour les beaux yeux de Lucie de Syracuse
Sainte Lucie, c’est une histoire d’yeux. L’histoire d’une jeune fille italienne ayant fait vœu de chasteté éternelle mais dont la mère avait promis la main à un jeune homme. Contrarié, celui-ci la dénonça au consul Pascacius qui tenta de la faire violer pour que ce vœu soit rompu, mais le Saint-Esprit en décida autrement. Et c’est là que deux versions de l’histoire divergent.
Voulant à tout prix punir Lucie, le consul aurait tenté par plusieurs moyens de la tuer, notamment en lui faisant arracher les yeux. Et c’est après lui avoir transpercé la gorge de son épée que la jeune chaste succomba enfin.
La seconde version, plus poétique, veut que la jeune femme ait demandé à son impossible amant ce qu’il préférait chez elle. Ayant reçu « vos yeux » comme réponse, elle décida de ses les arracher avant de les lui faire parvenir. Comme un cadeau d’excuse d’un amour impossible. La Vierge Marie aurait alors fait don à Lucie de deux nouveaux yeux, encore plus beaux. Voilà pourquoi sainte Lucie a par la suite été invoquée pour guérir les maladies oculaires.
La nuit la plus longue et le seul État au nom féminin
Avant 1582 et le passage du calendrier julien au calendrier grégorien, la sainte Lucie était célébrée non pas le 13 décembre mais le 23 décembre. Cela correspondait à la nuit la plus longue de l’année, et nous amenait donc vers des jours plus emplis de lumière.
On notera enfin que la sainte patronne des opticiens a donné son nom à une île antillaise, juste en dessous de la Martinique. Sainte-Lucie, royaume du Commonwealth, est un État insulaire d’une superficie d’environ 620 km², pour quelque 180 000 habitants. Surtout, il s’agit du seul État au monde à porter le nom d’une femme.