Depuis plusieurs jours, vous êtes nombreux à nous faire part de courriers que vous avez reçus de la part de votre CPAM, parfois intitulés « Information sur la diffusion de l’offre 100% Santé dans votre magasin ». Ces messages seraient reçus par nombre d’opticiens n’atteignant pas, dans leurs ventes, un certain taux de 100% Santé (le chiffre de 17% revient beaucoup).

Acuité a contacté André Balbi, président du Rassemblement des opticiens de France (Rof) et Alain Gerbel, président de la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof). Ils nous livrent leur avis sur le sujet.
 

André Balbi, président du Rof : « Nous ne sommes pas les commerciaux du gouvernement »

« Il n’y a jamais eu d’objectif de taux établi, le Rof a toujours refusé. Nous voulons bien parler d’objectif de communication, mais nous ne sommes pas les commerciaux du gouvernement. Si l’opticien propose le bon devis, il n’y a rien à lui reprocher : l’assuré est à même de savoir s’il veut ou non un équipement de panier A.

La méthode de la Cnam n’est pas adaptée et nous lui avons fait savoir. Nous la recevrons volontiers pour lui prouver que les opticiens respectent la réforme. D’ailleurs, si on part d’un taux de renoncement aux soins de l’ordre de 10%, un opticien qui réalise 17% de ventes en 100% Santé couvre ce taux. Mais nous ne discuterons jamais de quotas. »
 

A noter que, dans sa dernière newsletter, le Rof a invité ses adhérents ayant reçu un courrier de leur CPAM au sujet de leur taux de 100% Santé à lui adresser un courrier de réponse, précisant notamment qu’aucun taux n’a été prévu par la réforme et que la responsabilité communiquée est infondée.
 

Alain Gerbel, président de la Fnof : « Pas la peine de s’affoler »

« Si vous êtes en règle, vous n’avez aucun souci à vous faire. On ne peut pas vous imposer de quota. Donc il vous suffit d’avoir vos montures en magasins, de présenter un devis en règle et de ne pas dénigrer le 100% Santé. Il ne faut pas se mettre en faute, pour ne pas être tenu pour responsable de son échec. Ce n’est pas parce qu’on respecte la loi qu’on est d’accord avec.

Le meilleur moyen est de l’appliquer, et cela montrera aux pouvoirs publics que les Français ne veulent pas ou peu de cette réforme et qu’il faut la recalibrer. Ce n’est pas la peine de s’affoler et d’envoyer des courriers : il ne faut pas agiter un chiffon rouge alors qu’on essaye de négocier des avancées pour la profession.

Si la Fnof n’a pas signé l’accord, c’est que nous n’avions aucune assurance qu’il n’y aurait pas de quota ou que l’on ne nous cachait rien. La mesure ne pouvait pas s’autofinancer. »