Un Centre Régional Basse Vision vient d’ouvrir ses portes à l’Institut ophtalmique de Somain, dans les Hauts-de-France (Groupe Elsan). Cette nouvelle structure porte ainsi le nombre de centres basse vision en France à 11.

En tant que Service de soins de suite et de réadaptation (SSR), il accueille des adultes souffrant de déficiences visuelles. Il propose une activité quasi-exclusivement ambulatoire et peut recevoir jusqu’à 25 patients de toute la région Hauts-de-France. Accessible grâce à une prescription de son médecin traitant ou de son ophtalmologiste, il offre des soins pour les maladies de l’œil et les problèmes de vision qui ne peuvent être résolus ni par la chirurgie ni par un équipement (DMLA, rétines post-opératoires immédiates ou polypathologies rétiniennes).

« Nous sommes devenus une référence nationale », indique le Dr Sylvie Carré  ophtalmologue médical et responsable du centre basse vision, à acuite.fr. « Nous pratiquons toutes les chirurgies autour de l’œil, glaucome, décollement de rétine, strabisme, greffe de cornée, etc. »

Un parcours personnalisé pour les patients

L’équipe est composée d’une dizaine d’intervenants pluridisciplinaires. Un ophtalmologue, un orthoptiste basse vision, un opticien, une psychologue, une assistante sociale, un ergothérapeute instructeur en numérique, deux rééducateurs et un professeur en activités physiques adaptées, deux secrétaires médicales et une responsable.

À leur arrivée, les patients reçoivent un dossier d’admission et un livret d’accueil. « Ils doivent avoir conscience que tout ne se règle pas en une séance et que la prise en charge peut être longue », précise le Dr Carré.

Ils passent ensuite un entretien avec l’ophtalmologiste qui va statuer sur leur basse vision et avec la psychologue pour connaître leur état d’esprit et leur motivation. À l’issue de ces deux entrevues, ils rencontrent un à un les autres intervenants. Pour être pris en charge, les patients doivent avoir une acuité inférieure à 3/10 avec, ou non, des altérations du champ visuel.

À l’issue de ces entretiens, l’équipe se réunit pour décider du nombre de séances pour chaque thérapeute.

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(Ré)apprendre les gestes du quotidien

Le centre offre à ses pensionnaires des mises en situation réelles grâce à un appartement thérapeutique composé notamment d’une cuisine et d’une salle de bains. « Il s’agit d’accompagner les patients dans les gestes du quotidien, comme faire la cuisine, coudre, se raser ou se maquiller. », indique Véronique Laliberte directrice des soins de l’institut ophtalmique de Somain.

Il possède également un parcours extérieur avec des allées construites avec différents revêtements (macadam, herbe, cailloux, etc.), une salle de lumière et une zone d’ateliers où le malvoyant va utiliser, tester différentes aides visuelles.

Un centre ancré dans sa région

La région Hauts-de-France compte environ 6 millions d’habitants répartis sur un territoire de près de 32 000 km² soit plus de 4 millions de terrains de football. C’est pourquoi la direction du centre a mis en place des initiatives pour en faciliter l’accès.

« Pour les patients résidant à plus de 2 heures de l'institut, nous avons mis en place un système d’hôtel conventionné afin de leur éviter de faire l’aller-retour sur la journée. Nous travaillons également avec des taxis conventionnés par la CPAM. Dans les deux cas, les personnes que nous accueillons n’ont rien à débourser pour ces prestations », explique le Dr Carré.

L’équipe souhaiterait également construire un partenariat avec la mairie de Somain afin de créer un parcours de locomotion dans la ville. « Ce type de structure manquait dans notre région. Nous sommes fiers d'avoir créé ce centre de soins de proximité pour aider et rassurer les malvoyants », se réjouit Delphine Demessines, directrice de l’Institut ophtalmique de Somain.