Plébiscités pour leur faible consommation, la longueur de leur durée de vie et leur puissance lumineuse, les éclairages à LED (diodes électroluminescentes) sont de plus en plus utilisés : on les retrouve aujourd'hui dans les feux de signalisation, de véhicules, les éclairages domestiques... Mais, selon un rapport publié aujourd'hui par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), ces éclairages présentent des risques pour la rétine.

"Dommages photochromiques" sur populations à risque

"Les principaux risques sanitaires associés à l'éclairage par LED résultent de leur très grande luminance associée à un spectre d'émission particulier, riche en lumière bleue", pouvant être responsable de "dommages photochromiques" note le rapport. Trois populations particulièrement sensibles aux risques liés à la lumière bleue ont été identifiées :

- les enfants (transparence du cristallin) et les aphakes (sans cristallin) ou pseudophakes (cristallin artificiel) qui ne filtrent pas ou peu les longueurs d'onde
- les personnes sensibles à la lumière du fait de certaines maladies oculaires et cutanées, qui consomment des substances photo-sensibilisantes...
- les personnes exposées aux LED : éclairagistes, métiers du spectacle...

Le rapport évoque par ailleurs la possibilité d'un lien avec l'apparition ou l'aggravation d'une DMLA.

Limiter les risques en attendant des mesures de précaution

Un tiers des LED présents sur le marché présentent selon le rapport un "risque modéré" de niveau 2 (sur une échelle de 0 à 3). L'Anses préconise ainsi d'éviter ce type d'éclairage dans les écoles, les crèches ou dans les jouets, d'équiper les travailleurs à risques de lunettes de protection et de prévenir les personnes sous traitement photo-sensibilisant.
L'agence demande également aux fabricants de "concevoir des systèmes qui ne permettent pas la vision directe du faisceau émis par le LED" et de "n'autoriser que les systèmes sans risque ou à risque faible pour les phares automobiles". Pour améliorer l'information du consommateur, elle réclame un "étiquetage compréhensible et pertinent (puissance, tension, température de couleur...)" et un marquage du groupe de risque photobiologique. L'Anses recommande enfin d'approfondir les recherches sur ce dossier pour mieux évaluer l'impact sanitaire de l'exposition aux LED.