L'implant rétinien Argus II, capable de restituer partiellement les fonctions visuelles, vient de recevoir l'autorisation d'être commercialisé en Europe. Le Professeur José-Alain Sahel, directeur de l'Institut de la Vision aux Quinze-Vingt, qui a participé à la validation de ce système, précise : « Nous commencerons à équiper les personnes aptes à recevoir l'Argus II dès qu'il sera remboursé par la sécurité sociale ».

4 patients implantés en France

Le système a été mis au point par la société californienne Second Sight Medical Products. Son efficacité et sa fiabilité ont été démontrés par 3 ans de tests réalisés sur 30 patients, dont 4 en France. Parmi ces sujets, certains arrivent à reconnaître de très grosses lettres. L'Argus II fonctionne grâce à trois éléments, dont une puce électronique implantée à vie sur la rétine.

• Une caméra minuscule, placée sur des lunettes, filme des images
• Un ordinateur de la taille d'un téléphone portable, qui se porte à la ceinture, traite ces images et les imprime, via une liaison sans fil, sur la puce électronique implantée sur la rétine.
• L'implant transmet des signaux aux cellules ganglionnaires de la rétine. Ces signaux sont interprétés comme des images par les aveugles, après plusieurs mois d'apprentissage.

Le développement d'une telle technologie susceptible de rétablir des fonctions visuelles répond à une demande de santé publique. La population occidentale vieillit, ce qui augmente le risque de développer des troubles graves de la vue. Soucieux de ces questions, le premier ministre, François Fillon et la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, se sont rendus à l'Institut de la Vision le 25 mars dernier, dans le cadre du projet « Lifesenses : des sens pour toutes la vie ». Le laboratoire est en effet l'un des laboratoires d'excellence lauréats du grand emprunt national lancé par l'Etat. A l'occasion de cette visite, ils s'étaient particulièrement intéressés à la rétine artificielle et aux versions binoculaires et monoculaires des lunettes informatives Essilor.


François Fillon et Valérie Pécresse en visite le 25 mai à l'Institut de la Vision.