Marc Simoncini, créateur de Sensee, a annoncé ce week-end la mise sur le marché de lunettes fabriquées en France avec des verres correcteurs simples, pour 18€ seulement. Invité à s’exprimer dans différents médias, il a attaqué les marges des opticiens traditionnels, estimant que sur notre marché « plus il y a de concurrence, plus les prix montent ».

Mais Marc Simoncini ne doit pas avoir tous les éléments en mains puisqu’en réalité les prix de l’optique sont en baisse ! Trois récentes études le prouvent :

  1. Dans les Comptes de la Santé 2017, la Drees a constaté pour la 2e année consécutive une baisse des prix de l’optique : -0,5% en 2016 après une chute de 0,3% en 2015. L’institution impute ce phénomène au développement des réseaux de soins qui « pourraient avoir influencé les comportements de consommation et modéré les prix du secteur », mais aussi à la Loi consommation (ou Loi Hamon) qui a libéralisé la vente en ligne* ainsi qu’à la réforme des contrats responsables et au plafonnement des remboursements (94% des contrats complémentaires santé).
  2. Pour GFK, au 1er semestre 2017, les prix moyens constatés sont de 286€ pour les équipements unifocaux (+2€) et 572€ pour les progressifs (-4€).
  3. Enfin, le baromètre 2017 de Gallileo Business Consulting pour le magazine Bien Vu fait état d’un panier moyen à 278€ pour les unifocaux, contre 283€ en 2016 soit une baisse de 1,7% en un an. Le constat est d’autant plus important concernant les équipements progressifs : 511€ en 2017 contre 534€ en 2016 (-4,3%).

Avec ses lunettes Origine France Garantie (OFG) équipées de verres correcteurs simples pour 18 euros, le fondateur de Sensee entend surtout « proposer une offre entrée de gamme pour que les gens voient nos produits, testent les produit et diffusent l’image de la marque ». Preuve que « le succès n’est pas encore au rendez-vous », selon le Journal du Dimanche du 19 novembre ! C’est aussi une façon d’attaquer son concurrent direct, Paul Morlet, avec Lunettes pour tous et ses lunettes à 10€ en 10 minutes. Ce dernier annonçait sur Forbes.fr un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros pour 110 salariés et 8 magasins.

* L’impact reste faible puisque les ventes de lunettes correctrices sur Internet sont estimées à moins de 2%.