La Fédération pour la promotion du commerce spécialisé Procos et le cabinet d’audit financier et de conseil EY dressent le bilan des 6 premiers mois de l’année pour les activités du commerce spécialisé. Le 1er semestre 2020 a bien entendu été marqué par la crise du Covid-19, et ce bilan fait état d’une baisse moyenne de -31,8% de chiffre d’affaires, tous secteurs confondus. Des chiffres qui incluent par exemple la restauration, plus touchée car à l’arrêt total pendant plus longtemps, à -43% de CA.

Procos et EY rappellent que les épisodes des Gilets jaunes et des grèves de la fin 2019 avaient entrainé des baisses de CA entre -2% et -10%. Préjudiciables mais pas comparables donc : les prévisions pour l’année 2020 complète s’établissent entre -15% et -25% selon les secteurs (-35% pour la restauration).

50 000 fermetures d’ici 2021 ?

Encore plus inquiétant, alors que le commerce spécialisé représente 350 000 établissements et 2 millions d’emplois, le bilan présenté prévoit la fermeture de 50 000 points de vente et la destruction de 150 000 à 300 000 emplois entre 2020 et 2021.

Laurence Paganini, présidente de Procos, explique que « le secteur du commerce spécialisé est un secteur d’avenir » et qu’il est « essentiel pour l’économie et la vie dans les territoires ». C’est pourquoi il faut le sauver tout en opérant des transformations, tant sur le numérique que dans la tournure plus responsable que doivent prendre les commerces, ce qui « réclame d’investir chaque année entre 3 et 6 % du chiffre d’affaires », selon Olivier Macard, associé EY en charge de la distribution et de la consommation.

3 axes de travail

Pour bousculer le cours des choses et éviter ce scénario, Procos et EY présentent 12 recommandations, en 3 catégories, « pour faire du commerce spécialisé une chance pour la France » :

  • « 5 leviers pour sauvegarder un secteur essentiel », par exemple : exonération des charges sociales patronales pendant 4 mois, moratoire de 2 ans pour les PGE, révision de certains impôts de production.
  • « 3 leviers pour une relance favorable à l’emploi et aux territoires », par exemple : déblocage défiscalisé des PEL en 2020, déploiement de chèques commerces solidaires, communication nationale en faveur de la consommation en magasin et au restaurant.
  • « 4 leviers pour une transformation responsable et innovante », par exemple : subventions pour les investissements de transformation du commerce, aides aux collectivités locales pour permettre une politique « territoires de commerce ».

Des mesures intéressantes qui pourraient permettre de redynamiser l’économie des commerces si, espérons-le, elles sont entendues.