Alors que la profession fait face à un contexte difficile, l'idée de coupler des magasins d’optique aux officines fait son chemin et pourrait bien aboutir à une nouvelle concurrence. Lancée en 2009, l’enseigne Optique Lafayette, construite sur le modèle des Pharmacies Lafayette qui mise sur des prix low-cost en proposant « du choix et des compétences », accélère son développement. Comptant actuellement 20 points de vente, « le réseau ambitionne de doubler son parc de magasins en 2015, pour arriver à 100 ouvertures à l’horizon 2018 », projette Hervé Jouves, président de Lafayette Conseil.

Un nouveau concept « contemporain et épuré »

Avec une surface de vente comprise entre 50 et 70m², Optique Lafayette vise principalement les centres villes où se situe déjà une pharmacie du groupe. Et pour tenir ses objectifs, l’enseigne a mis au point en juillet 2013, un nouveau concept magasin qui se veut « contemporain et épuré ». L’espace s’organise autour de plusieurs univers : Haute Couture, lentilles de contact, Ray-Ban, enfant... « Depuis, nos points de vente affichent une croissance à deux chiffres sur les 8 premiers mois de l’année », précise Hervé Jouves qui compte tirer sa force du parc d’officines. « Le chiffre d’affaires moyen d’un magasin Optique Lafayette est de 600 000 euros HT. Une pharmacie Lafayette représente 700 clients par jour. En 2013, nous avons enregistré 12 millions de passages et un CA de 350 millions d’euros sur le réseau. A la fin de l’année, nous aurons une couverture nationale avec 70 pharmacies réparties sur tout le territoire », annonce-t-il.

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Du low-cost et des marques

Se définissant comme le modèle « anti-crise », le concept Optique Lafayette repose « sur des prix bas toute l’année » avec plus de 300 marques référencées. L’enseigne affiche des forfaits allant de 20 euros (monture et verres unifocaux pour enfants) à 69 euros (monture et verres solaires progressifs). Elle propose également une gamme de montures en marque propre, baptisée « Cluques » (lunettes en occitan, ndlr). Composée de 40 modèles pour homme et femme, en acétate, carbone ou bois, elle est fabriquée dans le Jura et vendue à un prix public compris entre 60 et 90 euros. Pour les verres, Optique Lafayette confie travailler prioritairement avec Hoya pour les progressifs et Méga Optic pour le reste.

« Globalement, nous sommes 40% moins cher que le reste du marché. Le prix moyen pour une monture équipée de progressifs tourne autour de 300 euros, 200 euros avec des unifocaux », précise Hervé Jouves. Le réseau annonce également vendre des lentilles de contact à des prix concurrençant ceux d'Internet : « Même le site de Marc Simoncini est plus cher, en comptant les frais de port », selon le président de Lafayette Conseil. Et d’ajouter : « 20% du CA de nos magasin sont réalisés grâce à la contactologie ».

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« Assurer croissance et rentabilité »

« Pour pouvoir tenir des prix intéressants, il faut bien acheter, continue-t-il. Nous sommes une centrale de référencement et nous avons la volonté d'être précis dans l'équilibre du modèle. C’est pourquoi nous avons signé 40 accords-cadres avec les plus grands lunetiers, verres et industriels en contactologie. Ecrasement des coûts annexes, mutualisation des achats, absence de publicité grand public..., tout est calculé pour assurer croissance et rentabilité ». En parallèle, l’enseigne va mettre en place en 2015 des outils connectés. « Pour la pharmacie, notre site e-commerce, lancé il y a quelques mois, récolte déjà plus de 100 000 clics par mois », s’enthousiasme-t-il. Enfin, Optique Lafayette espère avoir prochainement « une taille et un maillage assez important pour intéresser les réseaux de santé ».