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Fusion de la CMU-C et de l’ACS : les mutuelles montent au créneau

Fusion de la CMU-C et de l’ACS : les mutuelles montent au créneau

Emmanuel Macron a dévoilé ce jeudi 13 septembre son plan pauvreté au Musée de l’Homme à Paris

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C’est au Musée de l’Homme à Paris qu’Emmanuel Macron a dévoilé ce jeudi 13 septembre son plan pauvreté. Huit milliards d’euros répartis sur 4 ans seront investis durant le quinquennat. L’enjeu est double : améliorer l’accès au soins et offrir un accompagnement plus personnalisé aux plus démunis. Selon les chiffres de l’Insee, la pauvreté touche 8,8 millions de personnes en France, soit 14% de la population.

« Si je suis ici devant vous, c'est pour essayer de lancer un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne (…). La pauvreté ne doit plus se transmettre en héritage », a notamment déclaré le chef de l’état. Le gouvernement articule le plan pauvreté autour de 3 axes, parmi lesquels la fusion de la CMU-C et de l’ACS.

Une mutuelle à 30 euros par mois

L’aide à la complémentaire santé (ACS) dont les bénéficiaires perçoivent des revenus inférieurs à 990 euros par mois sera intégrée à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) avec une participation financière inférieure à 1 euro par jour.

Autrement dit, ceux qui ont recours à l’ACS vont pouvoir bénéficier d’une CMU-C (réservée aux revenus inférieurs à 700 euros par mois, ndlr) avec une contribution de 30 euros maximum par mois, variable selon le niveau de revenu.

Selon le dossier de presse du ministère des Solidarités et de la Santé, « au total 200 000 personnes supplémentaires pourront bénéficier de la CMU-C et le panier d’offre sera amélioré pour 1,4 million de personnes ».

L’inquiétude des mutuelles

La fusion de la CMU-C et de l’ACS laisse perplexe les 3 familles de complémentaires santé (mutuelles, institution de prévoyance et assurances). Ces dernières craignent une fuite d’adhérents vers le régime obligatoire et la nationalisation indirecte d’un pan entier de la protection sociale.

Pour Thierry Beaudet, « tout ce qui tend vers la simplification va dans le bon sens », affirmant que la Mutualité française était demandeuse d'une refonte des deux dispositifs pour tenir compte de la réforme RAC 0 au 1er janvier 2020.

Toutefois, le président de la Mutualité française prône « une égalité de traitement » avec la Sécurité sociale. « Il me paraîtrait surprenant que l'on assiste à une forme de nationalisation. Je n'avais pas compris que le 100% Santé (autre nom du reste à charge zéro, ndlr), c'était le 100% Sécu », s’insurge Thierry Beaudet, selon nos confrères de l’AFP.

De son côté, Philippe Mixe, président de la Fédération nationale indépendante des mutuelles (FNIM), se méfie du « serpent de mer de la nationalisation rampante » du système de protection sociale solidaire, qui deviendrait à « deux ou trois vitesses », selon nos confrères du Quotidien du Médecin. Ce dernier dénonce une forme « d'aspiration des adhérents des mutuelles par la Sécu ». « Le vent de liberté et d'initiative promis avec le nouveau monde, il faut le chercher loin ! », ajoute-t-il.

Parmi les autres mesures du plan pauvreté figurent des aides à la garde d’enfants à partir de 2019 versés directement, sans avance de frais, des places en crèche et des petits-déjeuners gratuit à l’école. Emmanuel Macron a annoncé que d’ici à 2020, le nombre de crèche à « vocation d’insertion professionnelle » va passer de 40 à 300. Il s’agit de crèches adaptées aux besoins des parents en recherche d’emploi.

Pour réduire le nombre de jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme, l’obligation de se former jusqu’à 18 ans va être instaurée. Les pouvoirs publics seront tenus « de proposer un accompagnement » à tout mineur en situation de décrochage scolaire, soit environ 20 000 personnes par an.

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3 commentaires
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Olivier Touret
Les ocam se plaignent d'une nationalisation des contrats autour d une offre santé de base à tarifs imposés et contrôlée par la sécu. Mais c'est un juste retour des choses : les ocam bénéficient de déductions fiscales depuis toujours en raison de leur vocation sociale. Mais le constat est qu elles ont échoué dans le maintien d'une couverture santé mutualisée entre tous. Les difficultés d'accès aux soins augmentent de plus en plus.

Au contraire elles se sont écharpées entre elles autour des contrats collectifs en leur proposant toujours plus d'avantages. Les contrats individuels financent aujourd'hui un dumping en faveur de ces contrats.
Aujourd’hui les cotisations santé des salariés ne sont plus mutualisées à l échelle nationale mais ajustées entreprise par entreprise pour coller uniquement à leur "consommation" de biens de santé (essentiellement les dents et les lunettes). La conséquence est que les retraités ou les chômeurs n'ont pas accès à ces contrats et se voient proposer des contrats individuels où la mutualisation des frais de santé est beaucoup moins avantageuse (population davantage malade, pas de participation de l employeur (qui est d'ailleurs encore aujourd'hui partiellement défiscalisée)...)

Il me semble juste que l'Etat intervienne pour corriger le tir. Par contre ce nouveau contrat social doit être clairement expliqué et étendu à tous les français et pas uniquement aux bénéficiaires de la cmu et des acs. L'Etat (=la collectivité) ne peut plus couvrir 100% des dépenses de santé mais seulement les soins vitaux. Les français doivent accepter de régler plus souvent une participation directe à leurs frais de santé en particulier pour les soins courants (médecine de ville, dents, lunettes par exemple). Cela implique d'accepter plusieurs niveaux de qualité de soins possible.

A notre échelle d'opticiens, cela veut dire aussi qu'il faut arrêter de vivre d'une surconsommation des mutuelles d'entreprises. La gratuité des lunettes via un forfait à consommer à date fixe selon le concept du "j'y ai droit" doit s'arrêter pour revenir aux fondamentaux et coller davantage aux vrais besoins visuels.
Si nous n'en sommes pas capables, nous perdrons tout contrôle sur notre valeur ajoutée. Elle sera alors uniquement fixée au bon vouloir des mutuelles.
Philippe R Magritte
Pour reprendre ta dernière phrase, elle est déjà fixée au bon vouloir des complémentaires (je préfère ce terme) les assureurs et instituts de prévoyance ne valent pas mieux que les mutuelles.
Mais je constate avec plaisir que les arroseurs (les complémentaires) n'aiment pas quand le tuyaux leur pète à la gu... et qu'ils se font à leur tour (et enfin!!!) arroser
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