A l’approche de la généralisation de la complémentaire santé collective, une majorité de Français (66%) se dit opposée au caractère obligatoire d’un contrat proposé par leur entreprise. Inquiets pour leurs niveaux de prise en charge, 64% souhaitent conserver le choix de leurs garanties et pensent même souscrire une sur-complémentaire santé. Ces résultats, présentés le 12 novembre et issus du 2ème baromètre de la Fédération nationale indépendante des mutuelles (Fnim), confirment les récents sondages réalisés par Maaf ou encore Malakoff Médéric.

Taux d’équipement : la tendance s’inverse

Cette étude souligne également que les Français ne sont globalement pas satisfais de leur couverture santé. Conséquence : le taux d'équipement est en baisse, passant de 94% en 2013 à 92% cette année. « C’est une première. On n’avait jamais connu de situation analogue auparavant sur un marché où le taux d’équipement a toujours crû », souligne Philippe Christeau, responsable de l’enquête. Rappelons que dernièrement, la Mutualité Française a observé la même tendance, s’inquiétant que 3,3 millions de personnes n’étaient pas couvertes en 2012, soit 500 000 de plus qu’en 2010 (source Irdes).

Les contrats non responsables pourraient séduire davantage

Et si certains décident de renoncer à leur complémentaire santé, d’autres (30%) se disent prêts à payer plus cher pour un renforcement des garanties. 39% des sondés sont quant à eux intéressés par le recentrage des complémentaires sur les grosses dépenses de santé. « Hélas, nous ne pourrons pas le faire aujourd’hui dans le cadre des contrats dits solidaires et responsables en raison de la direction prise par les pouvoirs publics. Et la nouvelle mouture n’arrange rien, a estimé Philippe Mixe, président de la Fnim. On continue de mettre en avant la prise en charge des soins courants, de la bobologie alors que la vraie solidarité serait de couvrir le risque lourd ». La montée des contrats non responsables est alors à prévoir : « Malgré la taxation plus élevée, leur coût pourrait être inférieur car resserré sur un plus petit nombre de garanties qui correspondent aux attentes des adhérents », conlut-il.

*Etude réalisée par le cabinet Epsy réalisé sur un échantillon de 1000 personnes et de 2253 adhérents des mutuelles de la Fnim.