Créée en 2015 autour du mot d’ordre « Non aux réseaux de soins, oui à la liberté du choix et du conseil », l’Association des Opticiens de Savoie dresse un bilan positif de son combat sur le terrain pour contrecarrer l’emprise des réseaux de soins. « Pour les 80% des opticiens qui ont fait ce choix et pour nos clients, les réseaux de soins ne sont désormais plus un sujet », déclare Didier Rosset. Qui se félicite du maintien de la cohésion au sein de l’association : « Seul un de nos confrères a décidé d’adhérer de nouveau à un réseau. »

Un laboratoire du « no réseau »

Pourtant, aux dires mêmes de Didier Rosset, la décision de rester hors réseau n’a pas été sans conséquences pour les opticiens de l’association : « Cela a été dur et nous avons incontestablement traversé un trou d’air la première année. Mais nous avons tous retrouvé notre niveau de chiffre d’affaires. Et surtout nous avons pu valoriser notre métier. Aujourd’hui, le reste à charge est un choix et une liberté pour nos clients ».

Un message que l’association continue de diffuser auprès de leurs confrères d’autres régions, des consommateurs, mais aussi des Ocam locaux et des DRH : « Nous organisons régulièrement des réunions d’informations au-delà même de la Savoie. Dans notre région, nous avons eu des échanges avec les DRH. Ils ont pris parfaitement conscience que le choix de la complémentaire santé est très impliquant pour les salariés d’une entreprise », précise Didier Rosset. Pour qui le contexte actuel avec la mise en place du 100% Santé et les 4 appels d’offres simultanés des réseaux de soins représente une opportunité d’instaurer un rapport de force plus équilibré entre opticiens et Ocam.

Reprendre son rôle au sein de la filière

« Nous sommes la preuve que le travail au plus près du terrain paie : il est possible de faire avancer les choses et d’avoir le contrôle du métier au sein de la filière en mettant en place au niveau local des expérimentations pour redonner toute sa valeur à notre métier », ajoute-t-il.

L’association a ainsi pris contact avec l’Education nationale et la médecine scolaire pour des réunions d’information sur la myopie. Et est en discussion à l’heure actuelle pour expérimenter des protocoles de dépistage de la vision des enfants. Même démarche pro-active vis-à-vis des ophtalmologistes de Savoie : « Nous avons noté une demande réelle des ophtalmologistes, particulièrement des jeunes, pour concevoir des protocoles locaux avec les opticiens », souligne Didier Rosset.

Parallèlement, l’association poursuit ses actions de sensibilisation auprès des députés et sénateurs : « Nous continuons à porter les valeurs de l’optique un peu partout et auprès de tout le monde. L’image des opticiens a déjà évolué. Et la profession dans son ensemble a vraiment envie de réaffirmer et de faire évoluer sa place dans la filière. En Savoie, nous sommes un groupe fédéré et confiant : aucun d’entre nous n’envisage de revenir en arrière. »