Depuis début juillet, on constate une forte communication des services de l'état autour du 100% santé. Le 7 juillet, c'est la DGCCRF qui publie un communiqué de presse sur les contrôles menés auprès de 1000 magasins, puis le 8 c'est au tour de la Drees* de rendre public une enquête** consacrée au recours au 100% Santé par les Français, qui est l'objet de cet article. Entre temps, la Cnam a également publié son bilan annuel de 344 pages qui dresse également un bilan du 100% Santé en optique et formule des recommandations. Un calendrier bien chargé juste avant l'été, de quoi servir de cahiers de vacances. 

 

Premières constatations de la Drees

  • 53 % des Français déclarent avoir entendu parler du panier A ; 
  • 18 % disent savoir précisément qui peut en bénéficier, 
  • 25 % pensent ne le savoir qu’approximativement 
  • Seuls 10 % en ont entendu parler, mais sans savoir précisément qui peut en bénéficier.

Répartition sociologique

Ce dispositif est mieux connu des plus diplômés (60 %), des personnes de 45 à 64 ans (62 %) et de celles qui se déclarent très préoccupées par la santé des Français (61 %) ou en mauvaise santé (65 %). 

Environ 80% des Français font part d’un besoin dans au moins un des trois domaines couverts par le 100 % santé au cours des douze mois qui précèdent l’enquête :

  • 63 % des Français déclarent avoir eu besoin de lunettes ou de verres, 
  • 73 % de soins dentaires
  • 24 % d’un appareil auditif. 

Cette étude confirme que le renoncement aux soins en optique concernait peu de personnes grâce aux différentes mesures qui existaient (C2S et offres commerciales). Parmi ceux qui ont eu besoin de lunettes ou de verres, 7% seulement déclarent avoir dû y renoncer pour des raisons financières.

Fin 2021, près de 75 % des Français jugent qu’ils auront besoin de lunettes, de prothèses dentaires ou d’un appareil auditif dans l’année à venir : 35 % comptent avoir recours au panier 100 % santé, tandis que les autres ne prévoient pas de l’utiliser soit parce que les équipements proposés ne leur conviennent pas (8 %), soit parce qu’ils supposent que leurs revenus sont trop élevés (21 %) ou pour une autre raison (7 %). Alors même que l’accès au panier 100 % santé n’est pas soumis à condition de ressources, trois Français sur dix qui déclarent avoir besoin des équipements concernés pensent ne pas pouvoir en bénéficier au motif que leurs revenus seraient trop élevés. Pourtant, l'accès au panier A est ouvert à tous quels que soient les revenus.

Les intentions de recours sont plus élevées parmi les populations vulnérables : les 20 % les plus modestes y auraient recours à 72 %, celles qui jugent leur reste à charge beaucoup trop élevé (66 %) ou celles qui ont dû renoncer, pour des raisons financières, à des soins dentaires, à des lunettes ou à un appareil auditif dont elles avaient besoin (70 %).

 

 

*Drees : Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques.

** Étude réalisée auprès de 4 000 personnes interrogées en face à face, résidantes en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Cet échantillon est construit selon la méthode des quotas, par sexe, âge, profession, après stratification par région et catégorie d'agglomération. L’enquête s’est déroulée entre octobre et décembre 2021, soit près de trois années depuis le début de la mise en œuvre de la réforme du 100 % santé et surtout près d’un an après son déploiement total, au 1er janvier 2021.