L’ordre national des pharmaciens a publié son rapport annuel concernant les agressions subies par les pharmaciens d'officine en 2021 et déclarées à l'Ordre*. En 2021, 427 agressions ont été recensées, dont 9 en outre-mer.

En moyenne, 2% des officines ont fait l’objet d’une agression en 2021. 46% des déclarations proviennent d’officines situés en Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne Rhône-Alpes.

Ce nombre de déclarations est moins important qu'en 2020 (- 27%), année de très forte augmentation s'inscrivant dans un contexte de crise sanitaire. Cependant, puis 2017, date de mise en ligne du questionnaire, le nombre d'atteintes à l'encontre des pharmaciens a été multiplié par 2.

 

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Des pharmaciens en 1ère ligne

L'année 2021 a été caractérisée par la mise en place de la vaccination anti-covid, des tests antigéniques à l'officine et du pass sanitaire, avec, en 1ère ligne, les pharmaciens qui ont été la cible des contestations et mécontentements d'une partie de la population.

Sur l’année 2021, les vols ont représenté plus d’un tiers des agressions subies par les pharmaciens (37,5%). 267 agressions de types injures, menaces, agressions physiques ont été enregistrées dont plus de 28% étaient en lien avec la crise sanitaire. Ces agressions ont été particulièrement importantes aux mois de juillet/août et de novembre/décembre, probablement en lien avec les annonces gouvernementales sur le passe sanitaire, l'ouverture à tous les adultes de la dose de rappel de vaccination, ou encore la ruée sur les tests antigéniques avant les fêtes de fin d'année.

 

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Au cours des 5 dernières années, la part de vols dans les déclarations d’agression est en augmentation : ce chiffre ayant été multiplié par 4 depuis 2017.

 

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En 2021, environ 3,7% des agressions subies étaient associées à l’usage d’une arme (blanche ou à feu).

 

Conséquences

En 2021, la majorité des agressions subies est heureusement sans gravité (97,1%). Par ailleurs, 53,6% des pharmaciens déclarent ne pas avoir eu de dégâts dans leur officine. Dans 155 cas sur 427, soit plus d’un tiers des déclarations auprès de l’Ordre des pharmaciens, le pharmacien n’a pas souhaité déposer plainte auprès de la police ou de la gendarmerie.

 

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*Les données de ce rapport ne font état que des agressions déclarées à l’Ordre et il n’est pas possible pour l’institution de confronter les déclarations à la réalité afin de mesurer le phénomène de sous-déclaration.