« Ce guide n’est pas une finalité mais un point de départ ». À l’occasion de la première édition de l’Euro’Opto’Meeting (EOM) qui s’est déroulé du 2 au 3 avril 2023 à Lyon, le président des optométristes de France (AOF) Yannick Dyant a présenté un « guide de bonnes pratiques ». Ce texte, destiné à « accompagner et représenter les opticiens et optométristes pour construire l’avenir de la profession », est le fruit d’un travail en commun au sein de l’association et s’inscrit dans la continuité des 4 missions de l’AOF :

  • l’accompagnement professionnel,
  • la cohésion,
  • la représentativité,
  • l’évolution de la profession.

Le guide, qui n’est pas un « objet critique », répond également à la volonté de définir un cadre éthique, « à haut niveau de moralité ». « C’est un point qui doit nous aider à devenir de meilleurs professionnels de santé que nous sommes », a expliqué Yannick Dyant. Le guide se divise en deux parties :

  • Les principes éthiques généraux (justice, principe d’égalité, respect du libre arbitre, dignité, impartialité dans le traitement de tous les patients… Une grande partie de ces principes reprennent les valeurs fondamentales des professionnels de santé)
  •  Les principes éthiques appliqués à l’optique et à l’optométrie

Si vous souhaitez consulter l’intégralité du « Guide de bonnes pratiques », vous pouvez le télécharger en cliquant sur le document en haut à droite, sous la photo en début d’article. Ci-dessous, nous vous proposons une synthèse.

Principes éthiques appliqués à l’optique et à l’optométrie

Cette seconde partie du guide établit des règles de conduite qui permettent à l’« opticien-optométriste » d’adopter une pratique responsable. Elle se divise en quatre chapitres.

I. Champ d’application

Le guide s’adresse à tous les membres de l’AOF, ou non, et « détermine les devoirs et les obligations dont doivent s’acquitter » les professionnels « envers le public, les patients et l’ensemble de la profession ». L’intérêt du patient demeure « le premier devoir professionnel de l’opticien-optométriste » et prime sur « tout gain financier ». L’AOF précise se réserver le droit de résilier ou suspendre l’adhésion d’un membre qui manquerait aux devoirs de ce guide.

II. Les devoirs envers les patients

Ce deuxième chapitre énumère les qualités que doit posséder tout « opticien-optométriste ». Répondre aux besoins du patient, informer, respecter les règles d’hygiène, tenir le secret professionnel… Deux points sont particulièrement mis en avant :

  • Dans « soins d’urgence en optique ou optométrie », il est stipulé que le praticien doit répondre immédiatement lorsqu’il est sollicité pour un cas d’urgence et « se doit de référer un patient lorsqu’il juge que l’urgence ne relève pas de sa compétence ».
  • Dans « indépendance professionnelle et libre choix », il est précisé que le praticien « ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit et qu’il ne devrait jamais s’interdire de proposer un produit non recommandé / référencé si ce produit est la meilleure option de prise en charge pour sa clientèle. »

III. Les devoirs envers la profession et les professions de santé

Cette troisième section développe le sujet de la responsabilité des décisions et des actes professionnels du praticien, les relations entre professionnels, ainsi que le besoin d’entretenir ses compétences à travers des formations (le actions de DPC notamment). Objectif : travailler à l’amélioration de la communauté et ne pas porter atteinte à l’image de la profession. Un accent est mis sur le « détournement de clientèle » : un praticien ne doit pas prendre en charge le patient d’un autre professionnel s’il est conscient que ce patient est en cours de prise en charge activement par un autre praticien, sauf à la demande expresse du patient.

IV. La communication professionnelle

Cette partie répertorie les pratiques importantes pour mettre en place une communication adéquate entre le professionnel de santé et le patient. L’« opticien-optométriste » doit communiquer au médecin prescripteur toute modification effectuée sur la correction prescrite, inscrire les informations professionnelles relatives à ses services sur les en-têtes de toutes communications écrites. Il ne doit pas non plus faire de publicité mensongère ou trompeuse. Il est aussi rappelé que « le praticien ne doit pas faire la publicité de son aptitude à faire un examen de vue sous forme promotionnelle ou commerciale (Décret 2016-1381du 12/10/2016 art 4.) ».