Le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté ce vendredi 3 octobre 2025 sa feuille de route, après trois semaines de consultations avec syndicats, partis politiques, élus locaux et acteurs économiques.

S’il reconnaît que la formation d’une large coalition n’a pas abouti, il insiste sur la nécessité de bâtir des compromis au Parlement, au-delà des oppositions binaires.

Pas de recours au 49.3 pour les budgets

Dans son annonce, il explique s'engager à renoncer à l’usage de l’article 49.3 de la Constitution. Cet outil, qui permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote, est jugé par Lecornu inadapté à la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, marquée par l’absence de majorité absolue. Selon lui, « on ne peut pas passer en force » : le temps est venu de redonner du pouvoir et de la responsabilité aux députés et aux sénateurs, dans une logique pleinement parlementaire de la Ve République. Cette déclaration de compromis vise à éviter que les groupes politiques ne viennent censurer le gouvernement. 
Rappellons que, ces dernières années, le budget de la Sécurité sociale est entré plusieurs fois en vigueur suite à l'application du 49.3, soit sans le vote du Parlement.

La formation d'un nouveau gouvernement imminente

Le chef du gouvernement entend inaugurer une « nouvelle méthode », fondée sur le dialogue et la recherche d’accords avant, pendant et après les séances parlementaires. Ce choix s’accompagnera d’un changement dans la composition de l’exécutif : Sébastien Lecornu proposera dans les prochains jours au président de la République une liste de ministres prêts à gouverner.

Le Premier ministre assure vouloir avancer rapidement sur les priorités des Français — retraites, fiscalité, pouvoir d’achat, sécurité et enjeux internationaux — en instaurant une culture du compromis et en tournant la page du passage en force.

 

Rappellons que Sébastien Lecornu détient déjà un record, celui d'avoir attendu plus de 24 jours pour nommer son gouvernement, dépassant le record précédent de Michel Barnier (16 jours), François Bayrou (10 jours), et Georges Pompidou (8 jours, en 1962).